Ray Bradbury en 5 livres essentiels

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Derrière Fahrenheit 451, l’oeuvre de Ray Bradbury, décédé ce mercredi 6 juin, est faite de nouvelles ciselées à l’étrange poésie.

Parues chez Denoël en 1954, premier ouvrage de la collection Présence du futur, les Chroniques martiennes de Bradbury sont un recueil de nouvelles issues de magazines SF américains comme Weird Tales, Thrilling Wonder Stories ou Super Science Stories de 1945 à 1950. Elles racontent comment l’humain, ce colon, efface peu à peu les traces de la culture martienne sur la planète qu’il a conquise. Et puis repart. L.M.

Folio SF, 2001, traduction d’Henri Robillot revue par Jacques Chambon

Fahrenheit 451, le plus célèbre des romans de Ray Bradbury, décrit la conversion du pompier Montag à la cause des livres, qu’il était censé tous détruire par le feu. Fahrenheit 451 est devenu une métaphore des civilisations qui disparaissent, encore reprise récemment par Frédéric Beigbeder dans sa critique des livres numériques, qui condamneraient les livres papiers à une vie clandestine. Bradbury avait lui aussi exprimé sa méfiance vis-à-vis des technologies numériques. Adapté au cinéma par François Truffaut en 1966. L.M.

Folio SF, 2000

Les nouvelles qui composent Le Pays d’octobre (1955) ne sont pas à proprement parler de la science-fiction, mais c’est dans ce genre fantastique que le talent de Bradbury est le plus sensible. Sans que l’automne y soit directement évoqué par ses « violons longs », chacune des histoires est pleine de son climat, jusqu’à plonger le lecteur dans sa froidure et ses brumes. Avec une précision quasi-mathématique qui leur donne la beauté d’une estampe, et finalement réchauffe. L.M.

Denoël, 2002, collection Lunes d’encre, traduction Brigitte Mariot

Dans Je chante le corps électrique, un clin d’oeil au poème de Walt Whitman qui se voulait hommage à la force des hommes, Bradbury retrouve sa fibre technophile. La nouvelle qui donne son titre au recueil est l’histoire d’une grand-mère robot parvenant à conquérir le coeur de la petite Agatha, alors que celle-ci vient de perdre sa mère. Ce robot est si malin qu’il a deviné que si Agatha le rejetait, c’était par peur qu’il disparaisse à son tour. En lui prouvant qu’il peut être éternel, il la rassure. Paradoxal. L.M.

Denoël, 1986, traduction Jane Fillion

Recueil de nouvelles courtes et percutantes, Léviathan 99 traite de l’amour, du racisme, du voyage dans le temps. La variété des thèmes fait mouche, notamment pour cette nouvelle dans laquelle le malheureux protagoniste est kidnappé par des membres du Ku Kux Klan qui lui reprochent d’avoir couché avec une femme noire. Aveuglé par une lampe pourtant faiblarde, il se verra infliger un supplice digne de celui de Prométhée. J.J.

Denoël 2010, coll. Lunes d’encre, trad. Florence Dolisi

Laurent Martinet et Julien Jouanneau (LExpress.fr)

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