Raïssa Yowali, une plume engagée, remporte le prix Fintro 2024

© Samy Soussi
Nicolas Naizy Journaliste

La lauréate du prix Fintro 2024 dans la catégorie Littérature francophone est la poétesse, auteure, performeuse et slameuse Raïssa Yowali. Nous lui tirions le portrait il y a tout juste un an. A noter encore que les deux autres lauréates ex-aequo sont l’autrice de bande dessinée et peintre Lison Ferné et la romancière et poétesse Marine Forestier.

Voilà pourquoi moi j’ai plus envie de vous dire d’où je viens”, écrit Raïssa Yowali dans son poème D’où on vient. Un avertissement pour celui qui tenterait de dresser le portrait de cette nouvelle plume de la bouillonnante scène poétique et slam? Elle se livre pourtant avec aisance. Fille de Congolais arrivés jeunes en Belgique, Raïssa garde des attaches très fortes avec Kinshasa, où elle est allée souvent. “Je pense que c’est suffisant pour parler de mes origines, nous dit-elle en souriant. Je trouve essentiel de parler du racisme, du colonialisme, etc., mais la manière dont le débat public est mené aujourd’hui sur ces questions est décevante. On voulait une sorte de prise de conscience, une forme d’égalité et de dignité aussi. En fait, on arrive à un stade de polémiques et de moqueries constantes qui, selon moi, ont “banalisé” le sujet. Des personnes qui sont nées et vivent ici sont renvoyées sans cesse à leur extranéité. Une femme noire ne serait aujourd’hui pertinente que pour parler de ses origines, du racisme, etc. J’ai peur de l’effet de mode et qu’une fois qu’il sera passé, on n’aura obtenu aucun résultat.” Raïssa Yowali se revendique multiple -“J’ai plein de noms, et aucun ne dit ce que je suis”, écrit-elle encore dans Pédée.

Passionnée par l’écriture depuis l’adolescence, la Bruxelloise se frotte à l’université au théâtre, tout en étudiant le droit, animée par un sens profond de justice sociale. Un engagement qui l’amènera plus tard à la RainbowHouse, où elle accompagnera pendant près de deux ans des demandeurs d’asile LGBT. L’écriture poursuit aujourd’hui ce même souci de parler des invisibilisés. Celle qui se dit timide trouve en ce moment sur scène le terrain de ses envies créatives -à travers le slam depuis plusieurs années, ou à l’invitation de Joëlle Sambi, dans le spectacle porteur de la voix de femmes congolaises Koko Slam Gang.

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ACTIVITÉ Autrice, poétesse, slammeuse, performeuse | ÂGE 31 ans | LIEU Belgique

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