L’Heure de Lire: 10 romans marquants des combats féministes

© Alvaro Medina Jurado/Getty
Anne-Lise Remacle Journaliste

Que seraient les acquis féministes sans les autrices qui ont pavé le chemin? De Doris Lessing à Annie Ernaux, en passant notamment par Tove Jansson et Monique Wittig, voici 10 jalons à (re)découvrir en librairies.

L’Événement

L’Événement

L’Événement

Roman d’Annie Ernaux (2000), éditions Gallimard, 128 pages.

Avec sa transparence frontale, Ernaux conte l’expérience (violente et fondatrice) de la jeune fille qu’elle était en 1964, prête à subir un avortement clandestin. À l’heure où les droits reproductifs sont ci et là menacés, relire ce texte n’est pas vain.

Les Guérillères

Les Guérillères

Les Guérillères

Roman de Monique Wittig (1969), éditions de Minuit, 208 pages.

Paru en 1969 (soit 5 ans après son prix Médicis pour le singulier L’Opoponax), ce texte fondateur est une épopée collective de femmes en luttes contre le patriarcat et bouscule jusqu’à la conception linguistique d’alors en s’écrivant au féminin pluriel.

L’Histoire de Bone

L’Histoire de Bone

L’Histoire de Bone

Roman de Dorothy Allison (1999), éditions 10/18, traduit de l’anglais (États-Unis) par Michele Valencia, 414 pages.

Si l’autrice de Caroline du Sud est entre autres appréciée dans la collection Sorcières, on lui doit aussi ce roman fort autobiographique. Dans les années 50, entre pauvreté et violence incestueuse, Bone est cette enfant qui nous ouvre les yeux à tout jamais.

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu

Roman de Zora Neale Hurston (2018), éditions Zulma, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sika Fakambi, 256 pages.

Précurseure de la Nora Darling de Spike Lee, l’attachante Janie Mae Crawford est décidée à trouver sa place -et l’amour- dans une Amérique où l’esclavage a cédé le pas à la ségrégation. Un texte sublime par une figure de proue d’Harlem Renaissance!

Fairplay

Fairplay

Fairplay

Roman de Tove Jansson (1989), éditions La Peuplade, traduit du suédois (Finlande) par Agneta Segol, 160 pages.

Il arrive qu’un livre nous soit essentiel pour la joie et la liberté qu’il diffuse, comme ces saynètes inspirées de la vie de l’autrice finlandaise et de sa compagne. Égalité, création et respect mutuel, voilà un programme qu’on est prête à adopter!

Le Carnet d’or

Le Carnet d’or

Le Carnet d’or

Roman de Doris Lessing (1962), éditions Le Livre de Poche, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marianne Véron, 960 pages.

Publié en 1962, ce roman interroge, entre autres, la possibilité d’espaces de création pour les femmes. Anna Wulf, romancière, croit voir sa vie se craqueler. Pour lutter contre ses démons, elle consigne son expérience dans différents carnets, en quête d’apaisement.

Fille, femme, autre

Fille, femme, autre

Fille, femme, autre

Roman de Bernardine Evaristo (2019), éditions Globe, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Françoise Adelstain, 480 pages.

Soucieuse des représentations noires authentiques, Evaristo rend tangible et vibrante la multiplicité des expériences de la diaspora afro-britannique d’hier comme d’aujourd’hui et nous conquiert avec ce texte choral aussi piquant qu’essentiel, vainqueur du Booker Prize.

Les Aventures de China Iron

Les Aventures de China Iron

Les Aventures de China Iron

Roman de Gabriela Cabezón Cámara (2022), éditions de L’Ogre, traduit de l’espagnol (Argentine) par Guillaume Contré, 256 pages.

L’autrice, chantre des voix marginales, subvertit ici les codes du roman épique et un monument de la littérature de son pays, le Martín Fierro. Née Indienne et mariée par gain de jeu, China tracera son chemin (y compris intime) avec bien du panache.

Chiennes de garde

Chiennes de garde

Chiennes de garde

Roman de Dahlia de la Cerda (2024), éditions du Sous-sol, traduit de l’espagnol (Mexique) par Lise Belperrón, 240 pages.

Il nous fallait bien une autrice frondeuse comme de la Cerda pour étoffer notre vision du Mexique contemporain, jamais tendre. Qu’elles soient fille de narco, ou sortie d’un avortement, les treize héroïnes liées de ce livre choc luttent au quotidien.

Le Mur invisible

Le Mur invisible

Le Mur invisible

Roman de Marlen Haushofer (1963), éditions Actes Sud/Babel, traduit de l’allemand (Autriche) par Liselotte Bodo et Jacqueline Chambon, 352 pages.

Publiée en 1963, cette expérience de survie d’une femme en forêt, confrontée aux éléments et isolée par un mur invisible préfigure d’autres narrations éco-féministes plus contemporaines et interroge aussi de façon poignante la question de la santé mentale.

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