Lewis Trondheim rend sa médaille de Chevalier des Arts et des Lettres sanglante (vidéo)
L’auteur de BD dénonce le sort des auteurs et le rôle défaillant du ministère de la Culture français « qui n’est pas le sien » dans un vidéo partagée sur YouTube.
« Je suis en colère »
Le dessinateur, scénariste et éditeur français de bande dessinée donne le ton dès le début de sa vidéo : « Je vais me mettre en rouge comme ça, ça m’évitera de crier, d’être désagréable et de dire des gros mots. Je vais expliquer ce qu’il se passe actuellement pour les auteurs. »
Il revient sur une des missions confiées par le ministère de la Culture à des experts il y a de ça plus de deux ans maintenant afin d’évaluer la situation des auteurs en France. De ce travail est sorti le rapport Racine où était notamment stipulé que les auteurs allaient enfin accéder à un statut professionnel, « parce que les auteurs ne sont pas considérés comme des professionnels », explique le dessinateur. « On cotise comme des professionnels mais nous n’arrivons pas à faire valoir nos droits sociaux élémentaires. Si on est malade, c’est la croix et la bannière pour pouvoir avoir le droit à un congé maladie. Pareil si on est enceinte. », poursuit-il.
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Et l’éditeur d’ajouter : « On ne demande d’argent, de vacances, de privilèges. On demande juste à avoir un statut professionnel. »
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Le rapport Racine enterré
D’après Lewis Trondheim, « le rapport Racine a été enterré totalement car le ministère de la Culture n’a pas eu envie de prendre des décisions. Parce que les lobbys dont le Syndicat national de l’édition a appuyé pour les auteurs ne deviennent pas des professionnels. Ils ont sabré le rapport Racine et on a le droit à presque rien. »
Toujours face caméra, il s’inquiète pour les 270.000 auteurs – cinéastes, sculpteurs, dessinateurs, plasticiens, écrivains, photographes… : « Je ne dis pas ça pour moi car je pars à la retraite dans 7 ans », explique-t-il. « Rien n’est fait depuis très très longtemps. Le ministère de la Culture n’aide pas les auteurs et moi le ministère de la Culture, ce n’est pas mon ministère. Donc, je vais lui rendre ma médaille du Chevalier des Arts et des Lettres. »
Une mise en scène sanguinaire
Dans la vidéo, Lewis Trondheim, qui montre la médaille du Chevalier des Arts et des Lettres à son nom, précise : « je ne vais pas la rendre juste comme ça je vais. Je pense qu’il faut que je fasse un acte symbolique (…) » estimant que « les auteurs sont saignés à blanc par le gouvernement. »
L’auteur de BD se taille alors les veines avec un cutter et finit par badigeonner la médaille de son sang. Il accompagne la décoration avec comme message « Pas mon ministère !!!! », avant de la renvoyer par pli au « ministère de l’Inculture ».
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