Le prix Nobel de littérature attribué à la Française Annie Ernaux

Portrait de Annie Ernaux (Photo by Leonardo Cendamo/Getty Images)

Le prix Nobel de littérature 2022 a été décerné jeudi à la romancière française Annie Ernaux pour son oeuvre et son traitement de « la mémoire », a annoncé l’Académie suédoise. Elle succède au romancier britannique d’origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah (2021) et à la poétesse américaine Louise Glück (2020).

L’écrivaine de 82 ans est récompensée pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle », a expliqué le jury Nobel.

Elle devient la 17e femme à décrocher le Nobel de littérature, et le 16e lauréat français depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901.

Par le biais d’une œuvre essentiellement autobiographique, Annie Ernaux a produit une remarquable radiographie de l’intimité d’une femme qui a évolué au gré des bouleversements de la société française depuis l’après-guerre. Cette professeure de littérature à l’université de Cergy-Pontoise a écrit une vingtaine de récits dans lesquels elle dissèque le poids de la domination de classes et la passion amoureuse, deux thèmes ayant marqué son itinéraire de femme déchirée par ses origines populaires.

Parmi ceux-ci figurent notamment « Des armoires vides » (1974), « la Place » (1982), « Les années » (2008) ou plus récemment « Mémoire de filles » (2018).

« Dans son oeuvre, elle explore constamment l’expérience d’une vie marquée par de grandes disparités en matière de genre, de langue et de classe », a souligné l’académicien Anders Olsson.

Son style clinique, dénué de tout lyrisme fait l’objet de nombreuses thèses.

L’écrivaine a salué « un très grand honneur » mais aussi « une grande responsabilité » qui lui est donnée afin de témoigner pour la « justesse et la justice ». « Je considère que c’est un très grand honneur qu’on me fait et pour moi en même temps une grande responsabilité, une responsabilité qu’on me donne en me donnant le prix Nobel », a réagi la lauréate auprès de la télévision suédoise SVT. « C’est-à-dire de témoigner (…) d’une forme de justesse, de justice, par rapport au monde », a-t-elle ajouté.

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