Critique | Livres

Le livre de la semaine: Les Derniers jours du disco de Whit Stillman

Les Derniers jours du disco, le film. © DR
Ysaline Parisis
Ysaline Parisis Journaliste livres

ROMAN | Whit Stillman, réalisateur américain de comédies indé (Metropolitan, Damsels in Distress), retranscrit ici avec saveur son film culte Les Derniers Jours du disco.

Le livre de la semaine: Les Derniers jours du disco de Whit Stillman

Début des années 80, New York. Tout ce que Downtown Manhattan compte de yuppies noctambules se presse aux abords du « Club », temple bigarré de la nuit et phare agité, pour quelque temps encore, de la fantasmagorie disco. Il y a là, passé l’impitoyable cerbère qui sévit à l’entrée, Alice et Charlotte, jolies ambassadrices de la coolitude chic et fauchée qui consacrent leurs jours à la maison d’édition Riley Publishing, et vouent leurs nuits au Whisky Sour et aux tubes des Sister Sledge et Nile Rodgers. Dans leur sillage savamment chorégraphié gravitent le maniaco-dépressif Josh, le night-clubbeur à la beauté du diable Dez ou le publicitaire à la manque Jimmy Steinway (qui se trouve aussi être notre narrateur).

Soit un échantillon censément représentatif d’une ère musicale et sociale que, pour l’avoir vécue de près, le gracieux et ironique Whit Stillman, réalisateur américain de comédies indé (Metropolitan, Damsels in Distress), retranscrit ici avec saveur, procédant en fait à la novélisation de son film culte Les Derniers Jours du disco (1998, avec Chloé Sevigny). En conteur fétichiste, il fait du « Club » un fascinant « laboratoire du désir », sur la piste duquel on drague « par erreur ou sur malentendu »: le temps du roman, les protagonistes enchaîneront les connexions amoureuses, sexuelles et amicales jusqu’à atteindre un affolant sentiment de gâchis, leurs désillusions cristallisant alors bel et bien la fin d’une époque. Peinture de la légèreté puis de la disgrâce de ces autres années folles, Les Derniers Jours du disco vient -signe qui ne trompe pas- d’être auréolé de l’envié Prix Fitzgerald. Bienvenue au club.

  • ROMAN DE WHIT STILLMAN, ÉDITIONS TRISTRAM, TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR OLIVIER GRENOT, 350 PAGES.

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