Critique | Livres

Le client

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

POLAR | Du paradis à l’enfer, il n’y a parfois qu’une marche sur laquelle il ne fait pas bon trébucher. Modeste employé de musée chargé de la restauration des oeuvres, Augustin Mirales fuit sa solitude dans un bar à filles.

Chaque mardi et jeudi, cet « éden de pacotille » lui fait croire qu’il existe bien une vie après la vie. A force, il finit par tomber amoureux d’une prostituée. Pas le coup de foudre. Non, juste une relation facturée qui se transforme en tendresse. Deux chahutés de la vie qui se reconnaissent et se persuadent de se faire mutuellement confiance. Il décide de la sortir de son bar. Une évasion foireuse qui aura comme seule conséquence la disparition de Maria. Le freluquet insignifiant va alors se transformer en homme sans scrupule. Le genre de type capable d’utiliser les armes les plus immondes de ses adversaires pour les contrer. Enlever, par exemple, la fille unique du proxénète pour espérer que celui-ci relâche sa belle. Mais ce genre de fin heureuse n’existe que dans les contes de fées auxquels croient les seuls amoureux naïfs. Heureusement pour eux, il arrive parfois que Cerbère soit dans un bon jour. Il oublie alors de garder les enfers pour regarder vers le paradis.

Habilement amenée et écrite, cette histoire relativement classique du client amoureux d’une prostituée ne cassera pas trois pattes à un canard. Reste qu’elle est truffée de bonnes idées, des petites singularités qui donnent vraiment corps au personnage principal. Un monsieur Tout-le-monde généreux et amoureux auquel on a furieusement envie de croire. Plus classique, le dessin manque, lui, singulièrement d’humanité avec ses grands aplats de couleurs à la froideur informatique.

POLAR DE MAN ET ZIDROU, ÉDITIONS DARGAUD, 56 PAGES. ***

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