Critique livres : Débarquer, un thriller psychologique tendu et sensible
Hugo Boris, éditions Grasset
Débarquer
198 pages
Scène introductive: en cinq chapitres, pendant une petite cinquantaine de pages haletantes, Hugo Boris projette son lecteur en 1944 sur les plages du débarquement, sous le crâne casqué d’un jeune Andrew partagé entre un émoi de jeune homme et la boucherie qui s’annonce. Puis, sans transition, est introduite Magali, une jeune mère, guide touristique exerçant au même endroit, quelques décennies plus tard. Laminée par la récente et énigmatique disparition de son mari, elle peine à surnager entre enfants et obligations professionnelles, défiance de sa belle-famille indienne et sentiment d’être tenue responsable, rendue invisible, incapable de tenir la barre dans les soubresauts de courants contraires. “Forçat du tourisme de mémoire”, elle estime qu’il “ne faut pas lui confier qui que ce soit, elle perd les gens”. Manque de chance -ou au contraire coup de pouce du destin-, la voici encombrée, en une journée particulièrement dense, du même vétéran Andrew, revenu sur place après tout ce temps pour parachever une quête personnelle. Comment ces deux-là vont-ils mêler ces solitudes, ces regrets, ce sentiment d’être passé à côté de quelque chose? Que surgira-t-il de cette confrontation? C’est un thriller psychologique tendu que l’auteur propose, fort d’une sensibilité à fleur de peau.
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