Les livres de Marie-Hélène Lafon sont lestés d’un attachement vital au pays d’en haut, le Cantal, auquel elles ne cesse de revenir pour nourrir ses racines.
MISE A JOUR: Marie-Hélène Lafon a remporté le Renaudot pour Histoire du fils.
Planté entre Figeac, Chanterelle et Aurillac, Histoire du fils ne fait pas exception. Sur le passage de relais des générations, la stratification des lignées, les secrets enfouis, Lafon remet l’ouvrage sur le métier de la vie. Saisissant une poignée de journées qui ont compté, elle signe une chronique familiale racontée par bribes, croquées dans le désordre, leurs précipices de solitude plongés dans le secret du grand faitout. Le fils, c’est André. Faisant mystère de tout et riant pointu, Gabrielle, la mère, vit à Paris et ne ressemble à personne. Le père est inconnu. « À père inconnu, fils inconnu. Ce père et lui auraient en commun un adjectif de trois syllabes dont la première est un préfixe de sens négatif et les deux suivants un participe passé. » André préférerait qu’Hélène et Léon soient ses vrais parents, mais il a toujours su la vérité. Les mois, les années passent, on reconnaît le pas et les façons de chacun, les colères d’orage et les vertiges profonds. Pétri de tact et de pudeur, le verbe haut perché, le roman caracole à hauteur d’homme comme dans un film de Claude Sautet: dans le vivant, le bien vivant.
De Marie-Hélène Lafon, éditions Buchet-Chastel, 176 pages. ***(*)
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