Critique BD : Savage Dragon

Un super-héros à la Marvel passé au prisme de la BD indie américaine, cela donne un croisement entre Frank Miller (pour le côté polar hard-boiled) et l’incroyable Hulk (pour la couleur).

Par Erik Larsen, Editions Delcourt.

Un super-héros à la Marvel passé au prisme de la BD indie américaine, cela donne un croisement entre Frank Miller (pour le côté polar hard-boiled) et l’incroyable Hulk (pour la couleur). Les muscles sont forcément démesurés, les nanas forcément affriolantes, les méchants forcément zarbis. Mention spéciale pour les « remixés de Johnny Barberouge », aux pouvoirs ridicules, du genre : repousser la saleté. Seul problème, le surhomme en question repousse aussi le savon, ce qui lui confère une odeur redoutable…

Dragon lui-même n’est pas un héros comme les autres : monarque d’une nation extraterrestre à la recherche d’une planète habitable, cruel et sans morale, il est abandonné par son peuple et rejeté sur Terre. Sa mémoire est vidée puis remplie d’informations « humaines ». Il devient flic par nécessité, une aide bien précieuse face aux super-streums qui ravagent Chicago.

Basique ? Totalement. Pourtant, Erik Larsen parvient à infiltrer des discours secondaires qui tiennent plutôt bien la route. Notamment le thème éternel de la différence, doublé ici d’une vision extrême du communautarisme et du racisme, lorsqu’un villain à tête de mort crache à Dragon : « Tu es un super-streum, comme nous ! » Une idée de l’époque, au coeur du 2e Batman de Tim Burton, sorti en même temps que Savage Dragon.

V.D.

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