Cap sur le Japon pour le 45e festival de la BD d’Angoulême

La 45e édition du festival international de la BD d'Angoulême est présidée par le Suisse Cosey. © AFP
FocusVif.be Rédaction en ligne

La 45e édition du festival international de la BD d’Angoulême, dans le sud-ouest de la France, a débuté jeudi. Présidée par le Suisse Cosey, elle est résolument tournée vers le Japon, le pays du manga.

« La création japonaise est la plus prolixe de la planète » et « les amateurs de mangas sont ceux sur lesquels l’édition francophone doit porter en priorité ses efforts pour recruter son lectorat de demain », se plaît à rappeler Stéphane Beaujean, le directeur artistique du festival (FIBD). Cet accent mis sur la production et les auteurs japonais intervient alors que Paris et Tokyo célèbrent cette année le 160e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

Pour la première fois en Europe, trois grandes expositions seront consacrées à des auteurs japonais de premier plan. Les festivaliers pourront ainsi découvrir l’univers d’Osamu Tezuka (1928-1989), surnommé le Hergé japonais, père notamment d’Astro Boy, de Naoki Urasawa, monstre sacré du thriller japonais avec des oeuvres comme Monster ou 20th Century Boys et de Hiro Mashima, l’un des grands noms des mangas pour la jeunesse (appelés shônen), auteur notamment de Fairy Tail (63 tomes publiés).

Star adulée au Japon, Naoki Urasawa, 58 ans, qui se revendique de l’école de Moebius, sera présent à Angoulême et organisera notamment samedi matin une « masterclass » où il dessinera en direct en faisant partager au public certains de ses secrets. L’exposition qui lui est consacrée se transportera ensuite à Paris.

35% des ventes de BD

Le succès du manga ne se dément pas en France. Selon une étude de l’institut GfK, ce genre représente 35% du volume des ventes de BD, le secteur le plus dynamique du marché du livre en France. L’an dernier, 43 millions d’albums de BD ont été vendus, générant un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Et sur les plus de 5.000 albums publiés en 2017, plus de 1.700 étaient des mangas.

Certes, Astérix reste champion toutes catégories du monde de l’édition. Le 37e album des aventures du héros gaulois, Astérix et la transitalique, a pulvérisé tous les records de vente en 2017 avec près de 1,6 million d’albums écoulés (plus que n’importe quel autre livre). Mais le manga fait plus que tirer son épingle du jeu. Dans le Top 50, établi par Livres Hebdo, des albums de BD les plus vendus en 2017, 18 titres sont des mangas contre 16 en 2016 et 12 en 2015.

Outre le manga, le FIBD a prévu de rendre hommage au Genevois Cosey – lauréat du Grand prix l’an dernier et donc traditionnellement président du festival l’année suivante. A cette occasion, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, lui a remis les insignes de chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. Le festival va également rendre hommage à la dessinatrice Marion Montaigne (par ailleurs en lice cette année pour le Fauve d’or du meilleur album) et au dessinateur singapourien Sonny Liew.

La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image proposera par ailleurs une exposition sur la nouvelle génération des bédéistes du monde arabe avec plus de 40 auteurs.

Le Genevois Zep viendra enfin fêter les 25 ans de Titeuf, le garnement le plus attachant de la BD.

Mercredi soir, à la veille de l’ouverture, le dessinateur américain Richard Corben, un des maîtres de la BD fantastique underground, a reçu le Grand prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son oeuvre. Âgé de 77 ans, il est connu pour ses histoires d’horreur et de science-fiction parues dans les années 1970. Le Fauve d’or du meilleur album de l’année sera décerné samedi soir. Dix auteurs dont quatre femmes sont en lice pour le plus prestigieux prix de la BD.

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