Critique | Livres

Alan Heathcock – Volt

Eric Swennen
Eric Swennen Journaliste livres

NOUVELLES | Pour son entrée sur la scène littéraire américaine, Alan Heathcock aurait pu bien plus mal tomber, puisque c’est Donald Ray Pollock himself qui parraine le nouveau venu en préfaçant de façon dithyrambique Volt, son premier recueil de nouvelles -de quoi attirer notre attention.

Alan Heathcock - Volt

On se rappelle qu’avant de publier Le Diable, tout le temps avec le succès que l’on connaît, le génial Pollock avait lui aussi commis une collection d’histoires plutôt tordues se déroulant dans un bled de l’Amérique profonde, « Knockemstiff ». Chez Heathcock, on visualise sans peine la petite ville imaginaire de Krafton, où le temps s’est arrêté et dont le quotidien étouffe sous une chape de plomb. Simple coïncidence? Peut-être. Mais là où la connivence entre les deux auteurs peut s’avérer troublante, c’est dans l’attirance pour l’Homme et le Mal au sens biblique du terme. Le secret, la mort et le péché hantent les récits de Heathcock. Ainsi que fatalement une certaine idée de la justice, du pardon et de la rédemption. Un peu à la manière d’Ambrose Bierce -le cynisme en moins- ou même de Stephen King, Alan Heathcock est à l’aise avec le format mal aimé de la nouvelle et témoigne d’un vrai talent de raconteur d’histoires sur la corde raide aux allures de paraboles maudites. A suivre de près.

  • VOLT DE ALAN HEATHCOCK, ÉDITIONS ALBIN MICHEL, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ETATS-UNIS) PAR OLIVIER COLETTE, 297 PAGES.

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