A la Foire du Livre avec Grégoire Delacourt : j’y étais, et tout est vrai

Grégoire Delacourt. © Marina Laurent

Auteur à succès, Grégoire Delacourt, dont le second roman, La liste de mes envies, a dépassé le million d’exemplaires, est un homme heureux. Heureux de rencontrer son public, heureux de recueillir de belles confidences d’un lectorat très féminin et heureux surtout de parfois changer la vie de ses lecteurs.

Pour l’heure, il est heureux d’être à Bruxelles et encore plus heureux de présenter son dernier livre (le 6e) où pour faire court, l’héroïne – une femme de 40 ans, mariée et mère de trois enfants – plaque tout pour un inconnu rencontré dans une brasserie à l’heure du déjeuner. Dit comme ça, il n’y a pas de quoi affoler le Goncourt, mais visiblement, à voir la longue file qui serpentine devant le stand 109 de la Foire du Livre, ça en fait rêver plus d’une. Mais Grégoire Delacourt est en retard, pour cause, on l’entraperçoit de loin en train de se débattre avec un auteur qui, comme pas mal d’autres, se plaint de ne trouver personne devant sa petite table de dédicace. Après l’avoir consolé et traversé la foule ultra-dense qui campe les couloirs de Tour & Taxis, Grégoire s’installe devant ses exemplaires, non sans avoir demandé au préalable une seconde chaise pour ses fans appelés à défiler.

Premier à inaugurer la chaise, un couple d’allure modeste et à la cinquantaine consommée « Cette fois-ci, je suis venue avec mon mari, comme je passe toutes mes nuits avec vous, il fallait bien que je vous le présente un jour », explique Madame à un Grégoire Delacourt qui espère que « Monsieur ne lui cassera pas la gueule ». L’anecdote amuse la longue file composée tant de femmes à la quarantaine assumée, que de jeunes couples ou de bandes de copines à la vingtaine timide. Parmi la petite centaine de personnes qui défileront sur la chaise, tous seront ravis de se voir accueillis si gentiment par cet homme qui « écrit comme une femme ».

« C’est dingue mais sincèrement, on pensait vraiment que vous étiez une femme sous un pseudo masculin, vous êtes sur que c’est vous? » demande une divorcée un peu botoxée, à deux doigts de lui tâter la main pour vérifier qu’elle ne rêve pas. Et de rajouter avant de s’en aller « Non, mais vous êtes sûr qu’on peut changer de vie comme ça? Déjà qu’avec vous, j’ai appris à me mettre de la crème toute seule dans le dos… » Arrive alors Emelyne et son copain, 17 ans chacun et total look gothique pour les deux, c’est la deuxième fois qu’elle revient faire dédicacer le même livre de poche. Evidemment à chaque fois, on fait la photo. Au stand d’à côté, c’est Laurent Gounelle qui, presque montre en main, ne prend pas plus de 30 secondes par lecteur. Tous s’accordent pour dire que même si c’est long, ils ont raison de préférer Delacourt.

Dans l’heure restante, il y aura des infirmières venues partager leur expérience des soins palliatifs (autre roman de GD), des hommes et des femmes qui expliquent qu’ils ont le même prénom que les héros du livre et des mamans qui conserveront pieusement tous ses romans pour les « transmettre à leurs enfants quand ils auront 25 ans ». La journée se termine, à force de s’être levé et s’être assi pour des selfies, Delacourt a un peu « l’impression d’être un ascenseur » mais conclut le sourire bienveillant: « c’est tuant mais je suis heureux ».

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