Critique | Livres

6 beaux livres pour enfants à glisser dans la hotte

Au bonheur des chats, de Gabrielle Vincent: l’un des ouvrages de notre sélection de beaux livres jeunesse à offrir.
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Pendant la période des fêtes, un cadeau sur quatre tient, paraît-il, du livre. Reste à bien les choisir, surtout lorsqu’on les offre aux enfants, grands et petits. On vous a donc sélectionné le meilleur des «beaux livres pour enfants».

 

Le Temps du Capitaine Brett

de Blexbolex, éditions La Partie, 168 pages, dès 7 ans, 24,90 euros.

Le jeune Hyéronimus se décide enfin  à sortir de son «cocon de calme et d’ennui»,  et le voilà embarqué de force sur la barque du Capitaine Brett –«une trogne répugnante, pareille à une pomme de terre pourrie et affublée d’un sourire ciselé au couteau»– accompagné d’un chat-mousse et d’une jeune fille au masque de porcelaine. «Et commença alors un après-midi de pure démence»… Blexbolex réinvente une nouvelle fois les rapports texte-image et le récit illustré avec ce livre aussi fantastique que beau, entre aventure de pirate et roman initiatique, et surtout, entre nostalgie du beau livre et œuvre contemporaine. Un retour, aussi, au papier, à l’encre et à la gouache. Que du bonheur!

Au bonheur des chats

De Gabrielle Vincent, éditions CFC, 40 pages, dès 3 ans, 14 euros.


Gabrielle Vincent, de son vrai nom Monique Martin (1928-2000), fut dans doute l’une des plus grandes illustratrices du pays et de son temps. Connue du grand public pour sa série Ernest et Célestine, l’artiste peintre à la tendresse chevillée au pinceau créa bien d’autres histoires que celles-là. En voilà deux, Le voyage de Pic-Nic et Au bonheur des chats, réédités avec bonheur chez CFC. Le second, surtout, rappelle dans le trait et le geste son chef-d’œuvre Un jour, un chien, geste qu’elle met ici au service d’une bande de chats se cherchant une nouvelle main nourricière. Et que de vie dans leurs traits!

Forbans!

De Renaud Farace et Olivier Philipponneau, éditions 3œil, 288 pages, dès 7 ans, 27 euros.

Nom d’un cachalot constipé! Le jeune Duc Eric (du Sudouest) espérait bien vivre loin de sa longue lignée de pirates, mais voilà que débarque à ses noces son père caché, le capitaine Barbe-en-Tas, en quête d’une perle légendaire. Mais ça tombe bien: Eleonore, la promise d’Eric, et comtesse (du Nordest), rêve elle d’une vie pleine d’aventures! Il n’est jamais trop tôt pour donner le goût de la bande dessinée contemporaine, alternative et «différente» aux plus jeunes. Et c’est même très facile avec ce beau Forbans!, tout en bichro et à la reliure suisse (permettant d’ouvrir le livre bien à plat), réalisé au feutre par les auteurs du Détective Rollmops.

Les Ages d’or de Picsou T. 1

Collectif, éditions Glénat, 216 pages, dès 7 ans, 19 euros.

Il n’est jamais trop tôt, non plus, pour redécouvrir ses classiques. Les éditions Glénat, détentrice des licences Disney sur le marché francophone, ont fouillé archives et catalogue pour créer un nouveau cycle d’anthologies, consacrées respectivement à Mickey, Donald et Picsou, en compilant pour chacun les meilleurs récits de leurs âges d’or… On retrouve donc ici des signatures comme Floyd Gottfredson, Bill Wright, Paul Murry ou Romano Scarpa, réunis dans des mêmes tomes, et des récits parfois mythiques, comme Noël sur le mont ours ou Retour au Klondike pour ne citer que Picsou et Carl Barks. Des classiques, on vous dit!

Invisibles

D’Ane Arzelus, éditions Casterman, 32 pages, dès 7 ans, 15,95 euros.


Comment mettre en lumière les figures féminines des plus grands mythes, longtemps invisibilisées? En les rendant visibles, littéralement ! Tel est tout le jeu et l’enjeu de ce livre-objet qui propose, avec son filtre rouge à placer devant chaque page, de découvrir au sens premier du terme une autre version, plus féminine, des grands mythes. Une double lecture qui bouleverse les perspectives –que serait Ulysse sans Circée, ou Thésée sans Ariane?– en plus d’être amusante, et déconstruite.

Les Sentiers d’Anahuac

De Romain Bertrand et Jean Dytar, éditions Delcourt, 160 pages, dès 12 ans, 34,95 euros.

En 1539, un jeune Indien et un missionnaire franciscain décident de décrire le monde disparu des Aztèques, consumé dans les flammes. Le projet de deux vies, qui donnera le monumental Codex de Florence, qui fait aujourd’hui encore référence. Ce très beau et très carré Sentiers d’Anahuac en retrace la genèse. Le dessinateur Jean Dytar s’inspire directement de l’esthétique des Aztèques et des gravures de l’époque pour raconter ce récit d’une grande rigueur scientifique, et soudain passionnant.

 

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