Les BienVeilleuses, un focus scénique sur les violences conjugales et intrafamiliales

Le Théâtre Le Public propose une programmation sur sept semaines sur le thème délicat des violences conjugales et intrafamiliales. Sous le titre Les BienVeilleuses, spectacles, lectures et débats serviront à lever les tabous.

Ça a commencé par une Esquisse: la présentation d’un texte à un petit nombre de spectateurs, au Théâtre le Public. “C’était Journal d’assises, de Janine Bonaggiunta, lue par Aylin Yay, se souvient Patricia Ide, co-directrice du Public. Un texte qui revient sur la défense de Jacqueline Sauvage, cette femme qui a tué son bourreau après 30 ans de violences conjugales. La lecture a eu un impact incroyable, les spectateurs sont venus nous dire: “Il est urgent de programmer ce texte au théâtre.” En même temps nous sont arrivésd’autres textes sur le sujet. On a décidé (avec son co-directeur et mari Michel Kacenelenbogen, NDLR) de réserver la grande salle, pendant sept semaines, pour parler de ces violences conjugales et intrafamiliales. Avec des textes sur la justice, la violence, la place du patriarcat… Ainsi qu’avec des bords de scène, des rencontres sur le sujet. En passant par le théâtre, la danse, le chant, le slam, on raconte une histoire, et on touche un public le plus large possible.” Lequel pourra découvrir, aux cimaises du théâtre, la poignante expo photo Blessures de femmes de Catherine Cabrol.

Les BienVeilleuses, c’est donc un moment au féminin pluriel pour dire le silence autour d’un sujet essentiel, par les arts, les mots, le théâtre, la danse ou le slam -le sublime et parlant Les Yeux noirs de Céline Delbecq, le slam dénonciateur et partageur de Réels de Marie Darah, La Femme du vent concert d’après Anne Sylvestre sous les notes d’Éric Bribosia et la sensibilité d’Ariane Rousseau, les corps dynamiquement engagés de Beat’ume, ou l’Annie Erneaux en Arrêt sur image de Magali Pinglaut et Pascale Oudot, entre autres. Avec aussi des rencontres et bords de scènes pilotés par des acteurs de la société civile et des associations qui œuvrent autour de ces thématiques, où interviendront universitaires, autrices féministes, commissaire de police, juristes… Un temps de partage, de l’art en réel, d’émotions en prises de position.