Kanal Brut, jusqu’à la liesse

© Heline Vanbeselaere/Reporters
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Fin juin, le rideau tombera sur Kanal Brut, la palpitante année de préfiguration au coeur de l’ancien paquebot Citroën à Bruxelles. Une clôture qui culmine avec Festival Kanal, dix jours de liesse culturelle.

Quatorze mois, tel est le laps de temps qui semble avoir filé à la vitesse de l’éclair, durant lequel les habitants de la capitale ont pu faire connaissance avec les 35.000 mètres carrés du Kanal-Centre Pompidou. Vous en demandez encore? Il va falloir patienter car, comme prévu, le lieu va se muer en un vaste chantier avant de se présenter sous sa forme définitive. Echéance estimée? 2023, si tout va bien. Pas de panique, tout n’est pas perdu. Comme le promet Yves Goldstein, entre le « on » et le « off », le curseur de cette initiative qui réveille Bruxelles sera mis sur une position intermédiaire. Soucieux de « faire vivre la marque », la cheville ouvrière de la fondation qui pilote l’initiative promet: « Dès 2020, une nouvelle programmation sera proposée au showroom. Ensuite, en 2021 et 2022, Kanal investira d’autres lieux de la ville de manière temporaire en liant des partenariats avec différents acteurs du paysage culturel bruxellois. »

Temps forts

Reste qu’après avoir fait battre nos coeurs, Kanal ne pouvait s’en aller sans tambour, ni trompette. Une apothéose était vivement souhaitée. C’est signé: un festival de clôture se déroulera en mode pluridisciplinaire pendant dix jours, du 21 au 30 juin. Les temps forts? Nous les avons sélectionnés pour vous. Le 22 juin, on pointe ainsi l’Ambient Night, un événement consacré à un genre musical planant dont les contours ont été forgés autant par Claude Debussy et Erik Satie que par Brian Eno. De 18 heures à minuit, le menu se dessine entre animation sonore concoctée par le collectif bruxellois Basic Moves et concert assuré par GAS, le projet électro-chamanique imaginé par l’Allemand Wolfgang Voigt. Ensuite, plutôt que de regagner leurs pénates, une centaine de privilégiés auront la chance de dormir sur place, bercés par le violoncelle de Jean-Paul Dessy. Au réveil, yoga et petit déjeuner sur fond musical… ambient.

Un jour plus tard, ce sera au tour de Seppe Baeyens et de la compagnie Ultima Vez de redéfinir les contours de la danse contemporaine à la faveur d’Invited, un spectacle participatif permettant à tout un chacun d’interagir avec les danseurs professionnels. Autre moment à ne pas rater: la projection live de Sister Ship, objet filmique d’un genre inédit signé par l’artiste français Maxime Rossi. Il est ici question d’un collage visuel et sonore qui mixe les images d’un long métrage tourné au fil du fleuve Congo (Pygmée Blues, 2013) et les sérigraphies pop de soeur Mary Corita Kent (1918 – 1986). Sur scène, la chanteuse Emma Daumas et le musicien Jean Thevenin se chargeront d’ajouter une dimension sonore et rythmique au programme.

Le 29 juin, de 20 h à 8 h, c’est Kanal Fabrik, une nuit de la création, qui ouvrira les portes de l’ancien garage à une série d’artistes et de collectifs actifs sur la scène contemporaine pluridisciplinaire. Chacun d’entre eux s’appropriera une partie du vaste espace à disposition, tandis que ce sera la dernière occasion de profiter de « L’Usine des films amateurs« . Pour rappel, ce studio, qui a été réalisé selon un protocole établi par le cinéaste Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) invite tout un chacun à réaliser son propre film. Enfin, avis aux fétichistes, c’est durant cette soirée-là que se déroulera, de 19 à 20 h, une vente aux enchères permettant d’acquérir des reliques – morceau vintage du desk, élément du décor ou plus simplement salopette – du mythique garage dessiné par André Citroën.

Kanal Brut: quai des Péniches, à Bruxelles, du 21 au 30 juin. www.kanal.brussels

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