Sous la loupe: A Life in a Day (2023) de Rinus Van de Velde
À force d’élaborer, en compagnie de ses assistants, des décors grandeur nature lui permettant d’affiner ses grands dessins au fusain, Rinus Van de Velde (Louvain, 1983) s’est mis en tête de prolonger la vie de ces réalisations par le biais de courts métrages confrontant le carton-pâte au en-chair-et-en-os. Cet univers hybride sied parfaitement à un artiste n’ayant jamais fait mystère de sa difficulté à empoigner la réalité. Le voici qui revient à la Tim Van Laere Gallery avec A Life in a Day.
La séquence s’ouvre sur un double de l’artiste s’extrayant d’une piaule aussi minable qu’humide pour prendre un train matinal dont il est le seul passager -la scène esquisse les contours de l’aventure solitaire que représente la création, un boulot somme toute comme un autre. Au bout du voyage? Une transaction avec un personnage qu’il est difficile de ne pas rapprocher de son galeriste dans la vraie vie. Arrive ensuite une confrontation avec une nature vénéneuse -champignons, cactus…- qui oblige le créateur à se replier sur lui-même, à se perdre dans les dédales chéris d’un cerveau écartelé entre subsistance et aspirations. In fine, le sosie rentre chez lui, trempé, voire lessivé par cette tâche sisyphéenne.
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L’artiste flamand entend rendre ici un hommage au travail de David Hockney, vénérable maître qui s’est réapproprié la peinture sur motif. Un horizon inaccessible pour le Louvaniste qui confie, résigné: “Il ne faut jamais réaliser tous ses désirs, mieux vaut tout simplement laisser les désirs êtres des désirs.”
À la Tim Van Laere Gallery, Anvers. Jusqu’au 07/10.
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