Critique | Séries/Télé

Dana & Murray: jeunes femmes cherchant l’amour à Tel-Aviv

4 / 5
© Ekaterina Bourindine
4 / 5

Titre - Dana & Murray

Genre - Comédie

Réalisateur-trice - Créé par Stav Idisis

Quand et où - Disponible sur Arte.tv

Casting - Avec Naomi Levov, Rotem Sela, Shlomi Tapiaro

Auréolée du prix 2022 de la meilleure comédie à Séries Mania, Dana & Murray débarque enfin dans nos contrées. Brillant et retors.

Dès les premières minutes de Dana & Murray, on flaire un doux parfum de Fleabag: si on retrouve Murray aux toilettes en pleins préliminaires avec ce garçon qui n’est autre que le barman du bistrot, c’est un autre homme qui l’attend impatiemment à sa table pendant ce temps-là. Ce énième date Tinder, elle le terminera plutôt sur le canapé du spécialiste du Bloody Mary en question…

Murray est cinéaste et enseigne l’écriture de scénario à l’université de Tel-Aviv. Elle partage un appartement avec Dana, brillante interne en médecine. Après un léger accrochage sur la route, Murray rencontre le riche propriétaire d’une Porsche de collection. Le garçon, dragueur et facétieux (il se fait passer pour un policier en civil), ne laissera pas la jeune femme insensible à ses charmes. La scène est brillante et rappellera peut-être aux fans les prémices de la sympathique Colin from Accounts (Prime Video). Elle donne surtout le ton de la série: futé et drôle.

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Avec Dana & Murray, on ne sait sur quel pied danser: on pensait divulgâcher en révélant que, bien sûr, dès son retour à l’appartement, Murray trouve Lior (le propriétaire de la Porsche) dans les bras de Dana (sa colocataire). Mais la série est bien plus complexe qu’une désormais classique histoire de trio amoureux: même si la nouvelle étonne et amuse, on retrouve, comme dans la série de Phoebe Waller- Bridge, cette propension à sans cesse surprendre le spectateur. À cette charmante marotte qu’a la série, via ses personnages, de constamment remettre en question des films et récits institutionnellement considérés comme intouchables (Cendrillon, La La Land, Thelma et Louise…), s’ajoute une habile mise en abyme: Murray teste le scénario de son prochain film -c’est aussi, tiens donc, celui de Dana & Murray- sur ses étudiants, et pousse le vice à espérer qu’ils lui proposent quelques pistes pour la suite… C’est ainsi que la série, qui paraît très écrite de prime abord, joue avec les codes de la sacro-sainte rom com (pour mieux s’en libérer).

Dana & Murray ne résoudra sans doute pas le conflit israélo-arabe, mais Murray ose quelques vannes insolentes: “Désolé, j’étais là le premier”, lui dit un personnage masculin. “C’est bien une phrase d’Arabe, ça!”, répond-elle… Le show offre d’ailleurs un regard sur la judéité mais aussi sur la vie en Israël, et plus particulièrement dans le laïc Tel-Aviv.

Mais alors, l’amitié peut-elle résister à l’amour? Peut-on tout sacrifier pour celui-ci? Si Roméo avait vécu de nos jours, aurait-il pu sauver Juliette tout simplement en lui envoyant “un texto”? Autant de thèmes délicieusement évoqués par deux actrices enthousiasmantes (Naomi Levov, déjà vue dans On the Spectrum, et Rotem Sela, considérée en Israël comme la nouvelle Gal Gadot) dans cette série qui connaîtra bientôt une suite.

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