Critique

[À la télé ce soir] Ennemi public

Stéphanie Blanchoud dans Ennemi public © RTBF
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Plus classique, moins trash et décalé, Ennemi public est surtout plus resserré, mieux ficelé et interprété que sa petite soeur La Trêve.

La population de Vielsart est en émoi. L’énigmatique et malsain Guy Béranger, tueur de gosses, vient d’être libéré après 20 ans derrière les barreaux. L’assassin a demandé à intégrer l’abbaye plantée dans ce petit village paisible et, même au sein de la communauté religieuse, l’accueil n’est pas des plus bienveillants. Il le sera d’autant moins qu’une fillette qu’il vient de croiser disparaît mystérieusement. Dépêchée pour effectuer le transfert et assurer la protection de l’ennemi public numéro 1, l’inspectrice Chloé Muller va mener l’enquête et épauler le chef de la police locale. Les premières images sont familières. Elles rappellent furieusement l’arrivée de Michelle Martin au couvent des soeurs clarisses, à Malonne. Point de départ qui a inspiré cette fiction (lire aussi notre interview) issue, comme La Trêve, du fonds créé par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RTBF en soutien au développement et à la production de séries belges francophones. Il y a pas mal de points communs entre les deux audacieuses fictions policières de la RTBF. Le décor forestier ardennais et les plans aériens presque interchangeables à la True Detective qui vont avec. L’inspecteur/trice venu(e) d’ailleurs et rongé(e) par ses démons. Ou encore des acteurs pour la plupart issus du sérail théâtral. Plus classique, moins trash et décalé, Ennemi public est surtout plus resserré, mieux ficelé et interprété que sa petite soeur. Emmenée par un trio convaincant (la comédienne et chanteuse Stéphanie Blanchoud en flic revêche, Angelo Bison en insondable manipulateur à la Hannibal Lecter et le Français Clément Manuel en religieux qui doute), cette enquête dans le milieu ecclésiastique réalisée par Matthieu Frances (Monsieur Etrimo) et Gary Seghers s’inspire autant de ses homologues américaines que du 7e art (du Nom de la rose à Prisoners). Elle parvient cependant à se détacher de ses références et à se forger sa propre identité. Et si la série belge était en train de suivre les traces de son cinéma?

SÉRIE RTBF AVEC STÉPHANIE BLANCHOUD, ANGELO BISON, JEAN-JACQUES RAUSIN ET CLÉMENT MANUEL.

Lire également notre interview des réalisateurs de la série: « On a appris à écrire en téléchargeant les scénarios de Breaking Bad »

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