Critique | Livres

John Burdett – Le pic du vautour

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

POLAR | Cher lecteur farang, te revoilà à Bangkok. Pour la cinquième fois, le plus thaïlandais des polardeux anglais, John Burdett, revient sur sa terre d’adoption -il y vit depuis longtemps après avoir travaillé comme avocat à Hong Kong- en compagnie de l’inspecteur Sonchaï Jitpleecheep.

John Burdett - Le pic du vautour

Un flic bouddhiste, fils d’un GI et d’une prostituée locale, coincé entre un supérieur, le merveilleux et odieux colonel Vikorn, et un subalterne transgenre non opéré. Mais surtout, plus original encore et paradoxe à priori cosmique à lire Burdett, Sonchaï reste le dernier inspecteur de police incorruptible du pays! Une tare plus qu’une qualité, qui va le conduire cette fois de Dubaï à Hongkong sur la piste des plus affreux des trafics d’organes, gores au possible. Les soeurs Yip, jumelles chinoises, se sont fait une spécialité du kidnapping de donneurs à qui elles ne laissent rien: foie, rein, coeur, poumons, yeux, visage… Tout est bon dans le pigeon. Sauf quand l’un d’eux va se révéler particulièrement retors et très fâché. Même sans visage. On l’aura compris, surtout ceux qui se sont régalés avec Bangkok 8, Bangkok Tatoo ou Le parrain de Katmandou: Burdett tient la forme, et Sonchaï va avoir une fois de plus bien du mal à son karma! Comme à son habitude, Burdett mêle crimes de sang, cynisme anglais et philosophie orientale dans un cocktail féroce, exotique et hilarant. Si bien sûr on le lit avec toute la distance que l’exercice requiert: les féministes et les Occidentaux bon teint (les fameux farang auxquels Sonchaï s’adresse dans ses récits à la première personne) trouveront imbuvable ses descriptions du district 8 de Bangkok, réservé à la débauche.

DE JOHN BURDETT. ÉDITIONS PRESSES DE LA CITÉ. 415 PAGES.

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