Le scoop de Focus Brolcast: les filles qui écrivent sur le rock ne sont pas des groupies
La place des filles dans le rock, sur scène, mais surtout dans les médias qui gravitent autour des musiciens, reste curieusement problématique en 2015. Aujourd’hui encore, beaucoup de bloggeuses et de journalistes restent en effet souvent considérées comme de simples groupies par un petit milieu musical fondamentalement très machiste. Le temps d’un Brolcast plus amusé que revanchard, DJ Kwak, Serge Coosemans et un trio de filles s’occupant du webzine culturel ET féminin BeCult nous plantent une situation peut-être aussi très générationnelle.
Au micro, nous recevons Hélène, Carolyne et Nancy, trois filles qui écrivent sur la culture en Belgique, notamment sur le site BeCult, un webzine où les femmes signent les articles et où les hommes prennent les photos. BeCult existe depuis septembre 2012 et revendique une vision de la culture plutôt underground, qui se « distingue de celle des autres médias de masse traditionnels ». Alors que s’arrête FM Brussel et alors que les nouvelles capsules culturelles de la RTBF ne font pas que mal aux yeux, c’est toujours bon à savoir que des alternatives continuent d’exister, se battent pour exister et ne rencontrent pas qu’une indifférence glaciale ou polie.
L’autre sujet principal de ce Focus Brolcast, c’est donc la place des filles dans le rock et dans la musique de façon plus générale. L’occasion de déballer en toute légèreté quelques remarques peut-être plus profondes qu’elles n’en ont l’air de prime abord: un monde sans Madonna aurait-il vraiment été pire pour les femmes dans la musique? Et si c’étaient Grace Jones et Siouxsie Sioux qui étaient aujourd’hui à la place de Beyoncé? Ne justifie-t-on pas trop de rejets culturels par un point de vue féministe et intellectualisant alors qu’il ne s’agit simplement que d’une affaire de goûts et de lassitude par rapport à certains clichés? Quand on dit que le rock ne donne pas la même promesse de rébellion sociale et de liberté sexuelle aux femmes qu’aux hommes, n’est-ce pas tout simplement parce que le rock est devenu un produit de consommation au marketing mensonger? Quand on écrit sur la musique, avant d’être femme ou d’être homme, n’est-on pas avant tout pas principalement un gros geek? Réponses: une discussion très amusée plus que franchement militante, entrecoupée de grosses vacheries, de quelques énormités et de pas mal de name-dropping. Enjoy, boys & girls (sc)
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