Le monde de la musique se regroupe pour mieux faire front au politique
À l’heure où le secteur musical peine à se faire entendre par le monde politique, le CCMA est né ce mercredi et compte bien faire entendre d’une seule voix celles des artistes, labels, organisateurs de concerts, techniciens, agents, managers et attachés de presse.
C’est un hasard de calendrier, mais un hasard heureux: alors que le Conseil national de sécurité snobait quasi unilatéralement la culture ce mercredi, un nouvel acteur sortait du bois, espérant faire peser d’une seule voix les doléances d’un secteur mutilé par la crise sanitaire.
Le CCMA, pour « Comité de concertation des métiers des musiques actuelles », regroupe ainsi tous ces gens qui oeuvrent au quotidien pour faire vivre, représenter et défendre le secteur musical en Fédération Wallonie-Bruxelles, autour des artistes eux-mêmes. « Des métiers parfois méconnus, insoupçonnés et qui composent le tissu des professionnels de la musique d’aujourd’hui. Un secteur qui vit actuellement une véritable tragédie suite à la crise liée au Covid-19 qui a des conséquences désastreuses pour tous ses travailleurs », souligne le communiqué qui annonce la naissance de cette « fédération des fédérations ».
« Avec le CCMA, on voudrait servir de référent pour le cabinet, nous confiait récemment Gil Mortio, cofondateur de la FACIR, alors qu’on l’interrogeait sur ses revendications à la veille de la conférence interministérielle culture de mardi. Pour représenter toutes ces fédérations une fois, pour pouvoir faire des demandes plus groupées, plutôt que d’y aller chacun avec son petit coup de semonce. »
Le CCMA fraîchement né rassemble donc:
- des organisateurs de concerts (représentés par Court-Circuit, avec une cinquantaine de salles, festivals et organisateurs indépendants),
- des artistes musiciens (via la FACIR, Fédération des Auteurs Compositeurs et Interprètes Réunis),
- des labels indépendants (via la FLIF, Fédération des Labels Indépendants Francophones et la BIMA, Belgian Independent Music Association, qui représentent à eux deux une trentaine de labels),
- des bookers et managers (via la Fédération des Bookers et Managers Uni.e.s, avec une quarantaine d’agences représentées),
- des professionnels de la communication et des RP (via l’Union des Attachés de presse indépendants de la Musique FWB, soit huit agences)
- des techniciens et technico-créatifs (via l’Association de Techniciens Professionnels du Spectacle).
« Ces professionnels rassemblent leur voix pour obtenir une résonance plus significative de leurs réalités, poursuit le communiqué. La crise provoquée par le Covid-19 met un peu plus cruellementen lumière le manque de représentativité du secteur musical dans son ensemble et une visibilité trop faible de sa diversité. Une diversité qui fait toute la richesse de la scène musicale de la Fédération Wallonie-Bruxelles et qu’il est essentiel de valoriser. »
À peine né, le CCMA s’est déjà mis au turbin, avec l’ensemble des professions représentées autour de la table, en espérant faire bouger les lignes, « plus que jamais engagé dans la défense d’une scène musicale forte ». C’est tout le mal qu’on leur souhaite…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici