Critique | Musique

L’album de la semaine: Flying Horseman – Night Is Long

Flying Horseman © Jan-Willem Bullee
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

ROCK | Le Flying Horseman Bert Dockx et sa monture décrochent la lune avec un quatrième album somnambule, dangereux et romantique.

Depuis 2012, l’Anversois Bert Dockx n’est jamais bien loin des tops de fin d’année. Avec Dans Dans, super trio libre dans sa musique et dans sa tête à la croisée du jazz, du rock et des musiques de films qu’il emmène avec Fred Lyenn Jacques (bassiste, bientôt de retour avec un splendide album solo, de Mark Lanegan) et le batteur de Dez Mona Steven Cassiers. Ou, comme c’est le cas cette fois, dans la tunique du Flying Horseman. Casaque noire toque noire tenant les rênes d’un projet à la classe fiévreuse et aux ambiances toujours nocturnes.

Entouré comme à l’habitude par le bassiste Mattias Cré et les membres de Blackie & The Oohoos, le batteur Alfredo Bravo, le guitariste Milan Warmoeskerken (aussi croisé avec Condor Gruppe et Mittland Och Leo) et les soeurs Loesje et Martha Maieu, Dockx aurait cette fois lâché la bride. Offert davantage de liberté à son équipée sauvage. Comme son prédécesseur, l’exceptionnel, tournoyant et vertigineux City/Same City, Night Is Long a été enregistré, produit et mixé par Koen Gisen dans son studio gantois (La Patrie). On prend les mêmes donc et recommence. Non sans ouvrir le champ des possibles. Avec sa petite touche africaine, qui fait écho aux disques joués par Dockx dans son salon lors de notre visite chez lui, à Berchem, il y a deux ans, l’hypnotique et répétitif Wild Colours ouvre la nuit de la plus belle des façons. Comme s’il se promenait dans le Matonge anversois. Tandis que dans la foulée, Faithfully Yours a le romantisme désespéré et se termine tout en tension et soubresauts électriques. L’univers de Flying Horseman est à la fois sacré et profane. Terrestre et empreint de spiritualité. Switchant, sans prévenir mais naturellement, du paisible à l’orageux. Du calme à la tempête.

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Flottant et claustro…

Post-folk? Dark blues? On pourrait ajouter urban night rock ou modern western. La musique de Flying Horseman est profonde. Kaléïdoscopique et viscérale. Il y a du David Eugene Edwards citadin, du Nick Cave civilisé dans l’oeuvre très spéciale de Bert Dockx et de ses cinq complices. D’un calme hanté, Little Boy et We Are One flottent dans la nuit. Là où Brother, tendu, radical, claustrophobe, évoque avec ses accents post-punk sa face plus dangereuse et sombre. Tel un angoissant rêve éveillé à l’atmosphère presque lynchienne, Night Is Long termine l’étourdissant album de douze minutes glaçantes.

Guitariste hors pair, peut-être même le meilleur du pays s’évertue-t-on à penser chez Focus, Dockx a cette année reçu le prix culture de la KUL. Une récompense attribuée tous les deux ans par l’université flamande louvaniste à un artiste de haut vol et novateur qui s’est illustré dans le domaine de la création et/ou de la recherche artistique. L’heure est venue pour le cavalier volant de déployer ses ailes par-delà les frontières. Linguistiques et pas seulement.

DISTRIBUÉ PAR UNDAY RECORDS.

LE 13/11 AU CACTUS (BRUGES), LE 25/11 AU HANDELSBEURS (GAND), LE 26/11 AU KREUN (COURTRAI), LE 27/11 À L’AB CLUB, LES 03 ET 04/12 À HET BOS (ANVERS)…

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