Dick Annegarn à Lessines, tantôt goguenard, tantôt touchant: photos et compte-rendu

Summer Nights Fever, Lessines, 14 juillet 2021
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Pas de torrents de pluie ce mercredi soir à Lessines, où les Summer Nights Fever ont été déplacées au-dessus de la Dendre: tout au plus une petite bruine, qui aura permis à quelques heureux élus de profiter d’un moment suspendu en compagnie du franstalige zanger. Impressions.

« Je vais faire des chansons connues, mais pas trop quand même hein! », prévient d’emblée l' »obsédé textuel » qui jouait en solo à Lessines en ce jour de fête nationale française. Avec son excellent album Söl sous le bras, Benedictus Albertus Annegarn aura donc revisité son large répertoire seul en scène, tantôt à la guitare, tantôt au piano, tantôt a cappella.

Un concert jouant certes un peu les yo-yos, où l’on passe de l’émouvant au rigolo en un clin d’oeil, mais toujours transparent, parfois didactique, et surtout très fin. « On m’a fait Chevalier des lettres pour avoir écrit « zoum zoum zoum zoum zoum » », plaisante-t-il par exemple avant d’entamer le classique Mireille. Et plus loin, avant le solennel Brahim Alham, ce passionné de culture berbère de préciser l’origine du terme chleuh, attribué à tort aux Allemands depuis la Seconde Guerre mondiale.

« Vous tapez dans les mains, mais c’est pas tout à fait ça, hein. Ça me perturbe un peu »: tout le concert durant, Dick Annegarn a le verbe taquin, s’amuse à détricoter ces chansons devenues presque sacrées, comme Bruxelles qu’il tord avec malice et expédie un peu vite. « Je ne voulais pas mettre la chanson sur le disque tellement je la trouvais ringarde, et on me fait citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles… » Parfois, ça vire même presque au one man show, quand il joint les gestes à la parole en entonnant Sacré géranium. Mais au final, il retombe toujours sur ses pattes quand il extrait les pépites de son répertoire, comme ce Théo dédié aux Van Gogh, cette chanson adressée à sa maman, ou encore cette reprise de l’intemporel St James Infirmary Blues.

Plus tôt dans la soirée, c’est à Pierres que revenait la tâche d’inaugurer cette nouvelle scène posée par-dessus la rivière (qui accueillera la suite des Summer Nights Fever tout l’été, mais aussi le Roots & Roses réaménagé). On vous a déjà dit maintes fois tout le bien qu’on pensait de ce projet atypique, et son album-pirouette, sorti sous forme de livre comme un pied de nez supplémentaire au conformisme, n’a fait que confirmer nos impressions. Mercredi, histoire d’être raccord, ils auront adapté leurs chansons au format acoustique, en duo, qui n’y auront pas perdu une plume au passage.

>> (Re)lire aussi la rencontre croisée Dick Annegarn/Noé Preszow, au nom du verbe

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