Deep in the Woods: cinq moments forts d’une belle édition
Le festival implanté dans le domaine de Massembre vivait une huitième édition sous le soleil ce week-end. Impressions.
Huit ans déjà! Huit ans que le festival Deep in the Woods prend ses quartiers au beau milieu du « camp de vacances » de Massembre. Huit ans depuis cette première édition foutraque mais prometteuse, qui nous avait paru salvatrice au lendemain d’une certaine édition catastrophique du Pukkelpop. Forcément, ça marque. Et depuis, c’est devenu un rituel de fin d’été, on y retourne chaque année ou presque pour se ressourcer en musique. On y a petit à petit emmené notre progéniture, pour qui c’est aussi aujourd’hui devenu un événement incontournable. Alors certes, au fil des années, le Deep in the Woods a perdu une partie de son charme des premiers jours en se professionnalisant à petites doses. Mais la magie du lieu n’a pas bougé d’un iota et la programmation aventureuse en reste un point fort. On fait le point sur cinq concerts marquants de cette édition.
Delgres
Prenez un trio blues de base, remplacez la basse par un sousaphone et incorporez les racines guadeloupéennes du chanteur/guitariste, vous aurez un mélange assez détonnant qui rappelle tantôt les Black Keys, tantôt Tinariwen ou Tamikrest. Le chant créole rajoutant beaucoup de piment à l’affaire, comme sur ce Mo Jodi (littéralement « mort aujourd’hui ») d’anthologie.
Hi Hawaii
Sans doute le groupe le plus surprenant et virtuose de la programmation. Un bassiste et un batteur qui s’affairent aussi sur leurs synthés EN MÊME TEMPS que leurs instruments respectifs. Au-delà de la performance technique, on est surtout bluffé par le groove des Bruxellois, même s’ils frappent plus fort quand ils s’aventurent en terres soulwaxiennes que quand ils se prennent pour Stuff.
The Lover Be
Les Hoquets sont morts, vive The Lover Be! Soit le nouveau projet de l’allumé McCloud Zicmuse, en anglais cette fois-ci mais qui ne démord pas de son amour très premier degré pour la Belgique. En témoignent ses chansons très rap old school sur les chicons, les Gilles de Binche, le Brussels lockdown ou encore le parc Josaphat… Fun fun fun!
Peter Kernel
Du rock bien noise et très nineties en provenance de Suisse, doté d’une bonne dose d’humour et d’autodérision. Les trois ont forcément usé les plaques de Sonic Youth et s’échangent d’ailleurs les parties vocales à la manière de Thurston Moore et Kim Gordon. Stage invasion de rigueur sur Panico! This Is Love où les enfants recrutés sur scène se poilent à danser sur du « rien » pendant les nombreuses pauses du morceau.
Chris & Charlie
Le Deep in the Woods semble avoir retenu la leçon donnée par Michelle David l’an dernier et programme à nouveau du roots soul/gospel/rocksteady le dimanche matin. Ici en la personne de Charlotte Adigéry (le carton flamand WWWater, le Best Thing sur la B.O. de Belgica signée Soulwax) accompagnée par sa maman et cinq loups de mer rock’n’roll tout de jean vêtus. De la complicité à revendre et des sourires jusqu’aux oreilles sous le soleil: parfait pour des adieux en beauté.
Et une mention honorable à Yallah Bye, le side-project électro/chaabi de Jawhar qui demande encore à être rodé mais est plein de promesses…
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