Après onze ans d’absence, Metroid débarque sur Nintendo Switch. Un trip néo-rétro qui rénove le genre tout en maîtrisant les codes de la saga à la perfection.
Vénéré tel un démiurge du jeu vidéo, Metroid a modelé l’image de Nintendo au milieu des années 80 tout comme l’ont fait Zelda et Super Mario Bros. Depuis, cette saga SF est restée un pilier de la culture gaming, même si elle n’a jamais rencontré un succès commercial à la hauteur de ses deux grands frères. Du genre fidèle et surtout tenace, Nintendo n’entretient pas moins son mythe avec une remarquable régularité depuis 25 ans. Si les épisodes en vue subjective (notamment les Metroid Prime) ont occupé le haut de l’affiche depuis le début des années 2000, Metroid Dread revient aux fondamentaux via un point de vue 2,5D on ne peut plus classique.
Le pedigree de MercurySteam, le studio madrilène derrière Metroid Dread, fait figure d’exception dans le paysage gaming. Ses 140 développeurs sont à l’origine de trois (bons) volets originaux de Castelvania (Konami) entre 2010 et 2014. Nintendo leur a ensuite fait confiance pour Metroid: Samus Returns il y a quatre ans. Voir deux monstres sacrés du jeu vidéo japonais être confiés à un studio occidental est un événement assez inédit. C’est d’autant plus symbolique que Metroid et Castelvania ont enfanté un genre en soi, les Metroidvania, dans lesquels l’exploration de niveaux labyrinthiques vus de profil se fait de manière non linéaire. Le très futé Olija, le sanglant Carrion ou le plus récent F.I.S.T.: Forged in Shadow Torch… Les Metroidvania ont inspiré une foule de jeux remarquables ces dernières années. Avec son dédale de souterrains SF et claustrophobes, Metroid Dread va encore plus loin. Entre exploration, plateforme et tir, son gameplay d’une redoutable précision perd le gamer dans un labyrinthe réglé comme une horloge suisse.
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Futur classique
Détruire une trappe pour faire baisser le niveau d’eau et libérer un passage, ne pas manquer une plateforme planquée au détour d’une chute incontrôlée… Les secrets architecturaux de Metroid Dread bloquent parfois la progression pendant de longues minutes. Aiguiser son sens de l’observation y est donc essentiel. D’autant plus que le jeu introduit des parties de cache-cache savoureuses avec les E.M.M.I., adversaires redoutables. Évoluant sur les murs et les plafonds, ces robots invincibles poursuivent sans relâche le gamer dans certaines sections du jeu. Gare au contact, mortel dans la plupart des cas!
Se renouvelant grâce à cette idée proche de l’infiltration, Metroid Dread se vit du reste comme une longue et douce montée en puissance offensive. Téléportation brève, invisibilité, esquive, dash, tir chargé… Son vocabulaire en perpétuelle expansion accompagne un rythme de jeu en accélération constante. Certes, ses boss très coriaces -parmi les meilleurs du game- risquent d’en frustrer certains. Son récit et ses visuels aux airs de série télé fluo pour enfants en refroidiront d’autres. Mais avec sa fluidité exceptionnelle, sa profondeur vertigineuse et sa cohérence épatante, Metroid Dread définit ce qu’est un Metroidvania en 2021.
Metroid Dread
Édité par Nintendo et développé par MercurySteam Entertainment, âge: 12+, disponible sur Nintendo Switch. ****(*)
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