[le jeu de la semaine] Golf Club: Wasteland

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Golf Club: Wasteland s’échappe de Mars pour prendre du bon temps sur une Terre dévastée, club à la main. Ou comment voir la vie du côté des ultra-riches.

Sur l’aile d’un avion dans I Am Legend ou sur le toit d’un bus dans The Walking Dead, le petit monde du cinéma et des séries post-apocalyptiques regorge de scènes de golf en terrain hostile. La nature même de ce sport élitiste -qui exige maîtrise de soi et savoir-vivre- y amplifie souvent, par contraste, la barbarie de la fin du monde à l’écran. Golf Club: Wasteland repose sur ce principe pour travailler son swing sur une terre dévastée par une catastrophe écologique. Le tout pour visiter notre planète dans la combinaison d’un touriste ultra-riche venu de Tesla City, sur Mars.

Lâché sur smartphones il y a deux ans et notamment remarqué par le festival Ars Electronica, Golf Club: Wasteland ne résonne pas moins avec l’actualité de 2021. Celle-là même où Jeff Bezos remercie ses travailleurs sous-payés d’avoir rendu son escapade spatiale possible. Ce jeu qui s’apparente plus à du mini-golf qu’à un 18 trous classique a la très bonne idée de ressortir sur consoles de salon sans toutefois changer son gameplay de profil, peu commun dans cette discipline.

Des étages d’un énorme yacht abandonné au manège d’un petit parc d’attractions, Golf Club: Wasteland demande simplement de choisir un angle et une puissance de tir pour atteindre son trou en un nombre donné de coups. Ce postulat basique joue toutefois à fond la carte de l’environnement pour densifier ses 35 parcours. Au fil d’une courbe d’apprentissage maîtrisée, on apprend par exemple à tirer en cloche, en réglant la puissance de son tir au maximum et en visant quasiment à la verticale.

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Covfefe m’a tuer

Travaillant actuellement sur Highwater, un jeu d’aventure commentant la montée des eaux de notre planète, les indés polonais de Demagog Studio jonglent entre les variables. Les rebonds de la balle diffèrent sur du béton, du sable ou du métal tandis que, plus loin, des trous mobiles, des écureuils malicieux et autres courants d’airs capricieux pimentent les débats. Si la première moitié du jeu file sans trop d’encombre, sa seconde partie exige toutefois une patience infinie face à un level design de plus en plus tortueux et criblé de raccourcis. Toutefois, Golf Club: Wasteland ne rénove rien côté gameplay. De 3-D Ultra Minigolf à Super Ultra Dead Rising 4 Mini Golf, les parcours de golf fous s’enfilent ponctuellement depuis 30 ans. Nettement moins original et varié que le récent Mario Golf: Super Rush (sorti en juin), ce trip n’en demeure pas moins fascinant. D’un panneau publicitaire à la gloire de Covfefe à une statue grecque faisant un selfie dans un musée, ses décors sont gorgés de commentaires sociaux.

Mieux, une station baptisée Radio Nostalgia diffuse des témoignages de survivants depuis Mars, évoquant le rationnement d’eau, l’interdiction des jeux de société, la prise de médicament pour la masse osseuse, les douches de 30 secondes… Cette BO documente la vie martienne des ultra-riches et densifie l’univers avec brio. Proche des géniales bandes FM des Grand Theft Auto, la démarche, rare, mérite d’être soulignée…

Golf Club: Wasteland

Édité par Untold Tales et développé par Demagog Studio âge: 3+, disponible sur iOS, Android, Nintendo Switch, PC, PlayStation 4 / 5 (version chroniquée) et Xbox One / Series X / Series S. ****

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