Critique

[Critique ciné] Temblores, bien plus qu’un film sur l’hypocrisie bourgeoise

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

DRAME | Réalisateur en 2015 d’un remarqué Ixcanul, Jayro Bustamante revient aujourd’hui avec un deuxième long métrage radicalement différent.

Réalisateur en 2015 d’un remarqué Ixcanul, objet âpre à la dimension quasi ethnographique traversé d’aspirations cosmiques, le Guatémaltèque Jayro Bustamante (lire également son interview) revient aujourd’hui avec un deuxième long métrage radicalement différent. Centré sur Pablo, un père et époux bien sous tous rapports s’entichant de Francisco dans un pays où l’homosexualité se soigne comme une maladie, Temblores explore le versant le plus déshumanisant d’un contexte sociétal où la morale religieuse, omniprésente, s’édifie autour d’un Dieu qui aime les pécheurs mais déteste le péché. « Tu croyais que c’était facile d’être gay?, lui demande son amant. Ici, on n’est pas au Luxembourg. » Et, en effet, la violence des épreuves qui attendent Pablo est à la hauteur de celle des tremblements de terre qui grondent tout autour et rythment son chemin de croix… Assez prévisible, voire même démonstratif, dans son déroulement scénaristique, Temblores ne serait sans doute qu’un film de plus sur l’hypocrisie bourgeoise si la pertinence de sa mise en scène -ce travail sur le son, notamment- ne venait aussi élégamment souligner l’hallucinante spécificité du cadre guatémaltèque au sein duquel il s’inscrit.

De Jayro Bustamante. Avec Juan Pablo Olyslager, Diane Bathen, Mauricio Armas. 1h47. Sortie: 08/05. ***(*)

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