Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

LE DESSINATEUR ET DESIGNER ESPAGNOL, PRIX DU JURY DU FESTIVAL ANIMA, EXPOSE ET VEND DU NEUF À LA GALERIE CHAMPAKA. DE PURS MOMENTS DE LIBERTÉ.

Vous faites partie du public du dernier festival Anima qui a plébiscité le dessin animé muy caliente Chico y Rita? Vous allez être surpris, on est ici loin du trait gras et des ambiances jazzy-cubaines. Vous faites partie de ceux, fans de design, qui s’apprêtent à se ruer au Salon du meuble de Milan pour y découvrir ses nouveautés, 3 lampes, 2 meubles? Ou alors vous connaissez Mariscal et son studio pour ses interventions en identité visuelle, en design, en communication (la mascotte des JO de Barcelone, Cobi, c’était lui). Vous allez être surpris aussi; il n’y a ici que du papier, et beaucoup de crayon… et l’univers de ses Garriris, bandes dessinées et illustrations minimalistes à l’écriture quasi automatique. Des dessins à mi-chemin entre l’underground américain d’un Herriman ou d’un Crumb et la limpidité de la ligne claire de ses amis hollandais Joost Swarte ou Ever Meulen. Des dessins, cases et surtout ambiances, nées il y a plus de 30 ans déjà dans la tête d’un hippie catalan en froid avec la dictature franquiste, et qui n’était alors « que » dessinateur. Des dessins et bouts d’histoires sans queue ni tête qu’il continue de griffonner malgré le succès, les activités et les chantiers dantesques. Malgré, ou grâce à eux:  » Le dessin, c’est mon yoga à moi, ma respiration. Demain je repars inaugurer à Barcelone la nouvelle identité visuelle d’un centre commercial; on se charge également du Printemps de la Culture, où l’on mène une énorme réflexion sur l’art dans les transports publics. Alors cette fois, il ne s’agit surtout pas de théoriser sur mes dessins! Ce sont juste des dessins, des petites histoires à la con! » –l’artiste s’exprime dans un mélange de langues, de gestes, de bruits et d’onomatopées, tous joyeux.

Son art? La communication visuelle

 » Prenez ce dessin, ici -la rencontre a lieu devant ses dessins, au 2e étage de la remarquable galerie Champaka, à 2 pas du Sablon. Mariscal désigne un dessin représentant Fermin, l’un de ses 2 personnages récurrents, attablé à la terrasse d’un bar, face à la mer d’Ibiza. Ce n’est pas moi qui l’ai mis là! Moi je voulais qu’il boive un thé, sur la droite. Il m’a dit non, je veux une bière, je veux être assis ici, et seul! » Inutile donc de palabrer trop longtemps devant ses grands dessins au crayon, à l’aquarelle, à l’encre de Chine: les Garriris de Mariscal s’adressent d’abord aux sens. Et rejoignent par là le reste de son £uvre: la communication d’une émotion, d’un ressenti, par le seul truchement de l’£il.  » L’art, aujourd’hui, ça consiste à photographier un morceau de façade et à poser à côté un gros bouquin qui vous explique pourquoi. Mais c’est froid! C’est chiant! Moi j’aime la liberté, et j’aime communiquer. » Mariscal réalise ses Garriris debout, à la japonaise, un simple pinceau ou crayon à la main, légèrement accroupi sur son papier Schoeller, à la recherche du mouvement le plus doux, du trait le plus juste. Et de la joie la plus simple: des plages et paysages espagnols, des couleurs douces, des ambiances de gaieté, des amis, de petites histoires sans importance.  » La vie. La liberté. » l

JAVIER MARISCAL, EXPO-VENTE DU 18/03 AU 23/04,GALERIE CHAMPAKA, 27 RUE ERNEST ALLARD 1000 BRUXELLES

WWW.GALERIECHAMPAKA.COM

WWW.MARISCAL.COM

OLIVIER VAN VAERENBERGH

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