Polars, l’autre rentrée

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Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Une rentrée littéraire n’est pas l’autre: contrairement aux éditeurs de littérature dite « blanche » ou générale, les éditeurs de thrillers et de polars mainstream, lecture de détente par excellence, n’attendent pas forcément l’avalanche de septembre pour tirer leurs grosses cartouches.

Polars, l'autre rentrée

Pas de rentrée proprement dite donc, pour la littérature de genre, même si on dénombre tout de même sur la ligne de départ quelques solides scandinaves comme Jo Nesbo (MacBeth), des stars tout court comme Stephen King (avec la réédition de son essai Anatomie de l’horreur originellement édité en 1982) et beaucoup d’auteures de thrillers psychologiques telles Flynn Berry et son Assassin de ma soeur, qui ambitionne sans doute d’être La Fille dans le train de l’année, ou la Canadienne Andrée A. Michaud, qui devrait avec Rivière Tremblante confirmer le succès de Bondrée, chez Rivages.

Polars, l'autre rentrée

Moins mainstream ou plus pointus, d’autres auteurs « mauvais genre » pourraient tirer leur épingle du jeu. Ainsi, et on en reparlera, Antoine Chainas fait l’événement avec Empire des Chimères, polar français d’une ampleur qui rappelle Maurice Dantec et ses Racines du Mal, et qui devrait, enfin, projeter son auteur dans une autre dimension, comme son formidable et déjà sixième roman dans La Série Noire.

Polars, l'autre rentrée

Chez les Américains, toujours nombreux, on conseillera deux jeune auteurs dont le deuxième roman confirme la voix et le goût du midwest (Joe Meno avec Prodiges et miracles chez Agullo et David Joy avec Le Poids du monde chez Sonatine), deux génies inclassables (un inédit quasi testamentaire du délirant Kurt Vonnegut, Tremblement de temps chez Super 8, et le premier roman traduit de Michael Cisco: Argent Animal publié au Diable Vauvert, roman-monde à la David Foster Wallace où l’argent devient une religion et une matière vivante…), et à peu près toute la collection Terres d’Amérique chez Albin Michel, avec à sa tête le nouvel opus de Dan Chaon, Une douce lueur de malveillance, virtuose et vénéneux.

Enfin, il faut toujours regarder du côté des polars latinos-américains pour en lire les meilleurs: Juan Pablo Villalobos frappe fort avec Personne n’est obligé de me croire (Buchet Chastel), épopée à la fois sombre et truculente d’un Mexicain en Espagne, mafieux malgré lui. Une perle!

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