Critique | Livres

Jérôme Moucherot (tome 5)

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

HUMOUR | Derrière chaque homme civilisé se cache une bête sauvage. C’est sur ce principe, soudain traité au premier degré, que François Boucq inventa, en 1984, Jérôme Moucherot.

DE FRANÇOIS BOUCQ, ÉDITIONS LE LOMBARD, 88 PAGES. ***

HUMOUR | Derrière chaque homme civilisé se cache une bête sauvage. C’est sur ce principe, soudain traité au premier degré, que François Boucq inventa, en 1984, Jérôme Moucherot, alias le Tigre du Bengale comme le surnomme son épouse. « Le monde est une jungle impitoyable, peuplée de redoutables prédateurs et soumise au joug implacable de l’imprévu. Mais le mâle dominant de la représentation commerciale veille… » Et nous voilà donc repartis dans une succession de scènes que seuls la BD et François Boucq peuvent se permettre: des hippopotames qui draguent, des troupeaux de danseuses du Lido, un dompteur de vestes en tigre, un fer à repasser le temps, une chasse en grands magasins, le tout coupé par des digressions diverses et autres inserts drolatiques, encore plus digressifs… Du non-sens permanent et on ne peut plus absurde, mais qui possède cette fois son fond de bonnes raisons: le père de Moucherot a voulu ce cinquième album comme une clé aux quatre premiers. Les amateurs découvriront donc les origines de sa veste en tigre ou feront connaissance avec Leonard De Vinci, son fameux voisin du dessus. Les autres, qui découvriront cet univers irracontable et pourtant raconté, risquent de s’esbaudir sur la vista graphique de l’auteur, effectivement au sommet de son art, sans pour autant goûter à son sens du verbe et de la folie pure. Il y a quelque chose de nécessaire dans l’humour de Boucq, comme il le dit lui-même, mais aussi d’un peu rébarbatif, voire d’abscons, quand on y pénètre sans se départir de tout rationalisme.

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