Critique | Livres

Abymes (T.1)

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

UCHRONIE | Le principe est très bien expliqué en quatrième de couverture: la mise en abyme est un jeu de miroir, l’enchâssement d’un récit dans un autre récit. Dont acte.

ABYMES (TOME 1) DE MANGIN ET GRIFFO. COLLECTION AIRE LIBRE, DUPUIS, 56 PAGES. ****

UCHRONIE | Le principe est très bien expliqué en quatrième de couverture: la mise en abyme est un jeu de miroir, l’enchâssement d’un récit dans un autre récit. Dont acte: en trois volumes, réalisés autour de trois créateurs… dont elle-même, la scénariste Valérie Mangin, à qui on doit déjà le « reboot » de Alix, réinvente l’Histoire et la mise en abyme, principe très littéraire, jusqu’ici moins bédéphile. Dans ce premier volume, nous voilà dans les pas du célèbre Honoré de Balzac, en 1831: alors qu’il s’échine à écrire le premier chapitre de La peau de chagrin, un nouveau feuilleton romanesque fait son apparition dans les pages de la Revue de Paris, mettant en scène un certain… Honoré Balzac, qui semble vivre, voire précéder le quotidien de Honoré de Balzac, jusque dans ses pires secrets, connus a priori que de lui seul! Et de s’écrier: « Bon Dieu! Qu’est-ce que ça veut dire? Je suis en train de lire le fait que je suis en train de lire ma propre biographie dans un feuilleton! » Suivent alors des planches forcément très balzaciennes, mêlant folie, fantastique, romanesque et philosophie, le récit basculant en fin de compte dans l’uchronie et la quasi science-fiction. Si on ne doutait pas des qualités de la scénariste Valérie Mangin, très à l’aise dans les ambiances historiques aux limites du fantastique, on a par contre été agréablement surpris par la réussite graphique de ce premier volume. Griffo, capable du meilleur (SOS Bonheur, Sherman) comme du pire (Vlad), atteint ici des sommets qu’on ne soupçonnait plus. Tout bénéfice pour cette trilogie dont le succès sera forcément tributaire de l’accueil réservé à ce premier volume. Le second sera consacré à Henri-Georges Clouzot, cette fois dessiné par Malnati. Le troisième se focalisera sur la scénariste elle-même, et sera mis en dessin par Denis Bajram, qui n’est autre que son compagnon. Pour cette fois aller vraiment au bout du bout du bout de la mise en abîme.

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