Parasite l’année passée, Minari cette année: Hollywood déclare tout son amour pour le cinéma sud-coréen
Sacré meilleur film dans une langue étrangère aux Golden Globes 2021, Minari romance l’histoire de son réalisateur; Lee Isaac Chung. C’est l’histoire du rêve américain porté par une famille d’immigrés coréens. L’intrigue se passe dans les Monts Ozark déjà connus du petit écran pour avoir été le décor de la série Netflix éponyme.
Le cinéma coréen est resté boudé pendant de nombreuses années par la critique internationale. Mais depuis 2010, La Corée du Sud exporte ses productions un peu partout dans le monde. Certaines finissent à Hollywood. Finissent? C’est un euphémisme… Est-il nécessaire de rappeler le bulldozer Parasite qui a roulé sur le monde du cinéma en 2020? César du meilleur film étranger, 4 Oscars, même récompense que Minari aux Golden Globes précédents, et on en passe.
Le cinéma coréen a la cote depuis plusieurs années, de nombreux long-métrages sont sortis de l’ombre en Occident. Notamment sur Netflix (grand vainqueur de ces 78e Golden Globes avec 42 nominations), Okja avait connu un certain succès. Le géant du streaming, implanté en Corée du Sud depuis 2016 vient d’ailleurs d’investir 500 millions de dollars dans les productions originales coréennes en 2021. Rappelons aussi qu’en 2004, Old Boy du réalisateur Park Chan-wook était parafé du label « Grand prix » à Cannes.
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Parasite fût la consécration du cinéma sud-coréen. Minari, c’est son union avec Hollywood. En effet, on ne peut pas réellement parler de film coréen pour le meilleur film en langue étrangère 2021: son réalisateur est américain (issu de l’immigration coréenne), le film est tourné aux States, produit par plusieurs américains (dont Brad Pitt) et financé par des entreprises américaines. Cette controverse a d’ailleurs défrayé la chronique il y a quelques jours. Pour qu’un film soit admis dans des catégories telles que « meilleur film », il doit répondre à l’exigence d’au moins 50% de langue anglaise. Les personnages de Minari pratiquant essentiellement le coréen, le film s’est donc retrouvé dans la catégorie « film en langue étrangère ».
« Minari, c’est une famille. C’est une famille qui essaie d’apprendre à parler une langue qui lui est propre« , taclait le réalisateur lors de son discours de remerciement. « Cela va plus loin que n’importe quelle langue américaine et n’importe quelle langue étrangère; c’est une langue du coeur.«
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Charles Christiaens
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