[critique ciné] Nobody Has to Know (L’Ombre d’un mensonge): Bouli Lanners se réinvente
Du propre aveu de Bouli Lanners, Les Premiers, les Derniers marquait la fin d’un cycle. Cap donc pour l’île de Lewis, au nord de l’Écosse, pour Nobody Has to Know, un cinquième long métrage qui traduit une rupture géographique mais aussi thématique dans son cinéma, l’acteur-réalisateur ayant choisi ce cadre rugueux et désolé pour y inscrire une romance aux contours singuliers. En son coeur, Phil (Lanners), exilé au sein d’une petite communauté presbytérienne, qu’un AVC laisse amnésique. Et de se voir confié à l’attention de Millie (Michelle Fairley), la fille du fermier qui l’employait, une femme sévère rompue à la solitude qui lui annonce bientôt qu’ils s’aimaient en secret…
Nobody Has to Know adopte un pas mesuré, s’insinuant avec délicatesse dans les méandres d’une relation incertaine. Bouli Lanners veille à préserver à l’histoire sa part de mystère. Il réussit aussi, bien aidé par Tim Mielants, réalisateur sur le tournage, et Frank van den Eeden, directeur photo inspiré, à restituer l’austère beauté du paysage de Lewis et la manière dont il déteint sur les individus. S’ensuit un drame dont l’intensité a pour pendant la retenue, l’alchimie subtile du couple qu’il compose avec Michelle Fairley, magnifique, emmenant ce film en terrain sensible et émouvant. Une incontestable réussite, et la démonstration que Bouli Lanners a trouvé, à L’Ombre d’un mensonge, matière à se réinventer.
Drame. De et avec Bouli Lanners. Avec Michelle Fairley, Andrew Still, Julian Glover. 1h39. Sortie: le 23/03. ****
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