Critique

[Critique ciné] Funan, juste et nuancé

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

ANIMATION | Une tragédie familiale traitée sans pathos par le prisme sensible de l’animation 2D.

Cinéaste français d’origine cambodgienne formé à l’animation à l’école parisienne des Gobelins, Denis Do (lire également son interview) signe avec Funan son premier long métrage, largement inspiré par les récits de vie de sa propre mère. Le 17 avril 1975, Phnom Penh tombe aux mains des Khmers rouges. C’est le début de l’enfer pour Chou, jeune femme à qui son fils de quatre ans va être arraché par le régime. Entre combat désespéré et lutte pour sa survie, elle traverse les épreuves en mère courage confrontée à l’horreur absolue. Pudique, le film pose à sa suite la question de la dignité humaine, à laquelle la réalisation de Do accole le choix souvent délibéré du hors-champ. Refusant de verser dans le sensationnalisme, d’aligner frontalement les instants chocs susceptibles de cannibaliser l’essence même de son travail, il préfère suggérer davantage que montrer la violence inouïe des atrocités perpétrées par les Khmers. Graphiquement très beau, en quête d’épure, le film ne tombe jamais pour autant dans le piège esthétisant, et ne sacrifie rien de la complexité du contexte éminemment cruel dans lequel il s’inscrit. Tragédie familiale traitée sans pathos par le prisme sensible de l’animation 2D, Funan trouve le ton juste et nuancé.

De Denis Do. Avec les voix de Bérénice Bejo, Louis Garrel, Colette Kieffer. 1h24. Sortie: 24/04. ***(*)

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