Titre - Triangle of Sadness
Genre - Comédie Dramatique
Réalisateur-trice - Ruben Östlund
Casting - Harris Dickinson, Charlbi Dean, Woody Harrelson
Durée - 2h30
Le cinéaste suédois Ruben Östlund s’est signalé par le regard acide qu’il portait sur le monde et ses dérives, martelant et amplifiant son propos dans The Square, où la satire du milieu de l’art contemporain ambitionnait d’interroger aussi la bonne conscience de la société. Le voilà qui enfonce aujourd’hui le clou avec Triangle of Sadness (Sans Filtre), un nouvel opus prenant pour cible les ultra-riches, leurs privilèges et leur cynisme inoxydable. Au cœur du film, découpé en trois actes, un jeune couple, Carl (Harris Dickinson) et Yaya (Charlbi Dean), un mannequin et une influenceuse invités d’une croisière de luxe. Et de se retrouver sur un navire reproduisant l’organisation du monde à petite échelle, avec son armée de serviteurs choyant quelques nantis -un oligarque russe mais aussi un couple so british de fabricants d’armes…-, le tout tandis que le capitaine (Woody Harrelson), ivrogne marxiste désabusé, assiste aux événements du fond de sa cabine. Moment où une tempête s’annonce, qui va venir bousculer l’ordre établi… Voir un film s’attaquer bille en tête à l’ultralibéralisme et aux excès dans lesquels il n’en finit plus de se vautrer n’est certes pas pour déplaire. Mais si l’on ne peut contester à Östlund un sens évident de l’efficacité narrative et même une certaine pertinence (voir l’échange de citations bien senti entre Harrelson et Zlatko Buric), la charge manque toutefois de finesse, s’en tenant, en guise d’arc dramatique, à une surenchère facile, et n’évitant ni le cynisme ni la superficialité que le film entendait pourtant brocarder. Palme d’or ou non, inutile de s’infliger les 2 heures 30 que dure cette farce indigeste.
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