The Shock Doctrine

Auteurs de The Road to Guantanamo, les réalisateurs britanniques Michael Winterbottom et Mat Whitecross s’attèlent à un autre sujet sensible avec cette adaptation de La stratégie du choc, best-seller de Naomi Klein.

De Michael Winterbottom et Mat Whitecross. 1 h 20.

A la suite du livre, le film réfute la théorie voulant que démocratie et économie de marché aillent de pair. Et s’emploie, pour ce faire, à démontrer comment les tenants de l’économie ultralibérale, héritiers de Milton Friedman, exploitent régulièrement les situations de crise pour établir leur assise, se nourrissant de catastrophes naturelles façon Katrina, de coups d’Etat comme celui de Pinochet, voire encore de guerres, comme celle des Malouines.

Et le documentaire d’établir au passage combien ce « capitalisme du désastre » s’accommode parfaitement de régimes dictatoriaux, en même temps qu’il souligne les collusions entre sphères politiques et financières.

Ce propos, les réalisateurs le soutiennent à grand renfort d’images d’archives, revisitant près d’un demi-siècle d’histoire politique et économique, en un montage conduisant du Chili sous la junte militaire à l’Irak de l’après Saddam Hussein, en passant notamment par l’Europe de l’Est post chute du Mur. Enoncée par un narrateur, la démonstration est assurément efficace. Elle souffre toutefois du caractère univoque du film, procès exclusivement à charge n’étant pas sans évoquer les méthodes d’un Michael Moore, la roublardise en moins. Cette réserve posée, The Shock Doctrine n’en demeure pas moins aussi captivant qu’affolant, et résolument en prise sur son époque.

J.F. PL.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content