Sorties ciné: Robbie Williams qui fait le singe, un retour sur l’affaire Dutroux et un docu sur la sidérurgie liégeoise

Robbie Williams a droit à son biopic musica, Better Man, où il est «incarné» par un chimpanzé en images de synthèse.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Robbie Williams en… chimpanzé dans le biopic musical qui lui est consacré, l’affaire Dutroux revue en mode fiction par Fabrice Du Welz ou Thierry Michel retraçant le passé sidérurgique de la région liégeoise: faites votre choix dans les sorties ciné de la semaine.

Better Man

Biopic musical

de Michael Gracey

Avec Robbie Williams, Steve Pemberton, Kate Mulvany

2h11

3/5

Réalisateur de The Greatest Showman (2017) avec Hugh Jackman et Zendaya, l’Australien Michael Gracey est à la barre de ce biopic musical où Robbie Williams, l’enfant terrible de la pop anglaise, est représenté sous les traits d’un… chimpanzé en effets spéciaux numériques. Les singeries les plus saillantes de son improbable success story, l’ayant conduit du prolétariat laborieux à la gloire planétaire, alimentent un film qui multiplie les morceaux de bravoure chorégraphiés avec une bouillonnante énergie.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Relativement efficace, et parfois amusant, Better Man rappelle dans ses meilleurs moments le cinéma de Baz Luhrmann, Moulin Rouge (2001) en tête. Un peu moins fou et original qu’il ne voudrait bien l’être, il ne nous épargne hélas pas, à l’arrivée, l’éternel couplet rédempteur aux accents sirupeux.

Le Dossier Maldoror

Drame historique

de Fabrice Du Welz

Avec Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi, Sergi Lopez.

2h35

4/5

Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, se retrouve happé par un drame qui le dépasse quand il rejoint l’opération secrète visant à surveiller Marcel Dedieu, pédophile notoire, alors qu’en coulisses, une guerre intestine oppose la gendarmerie, la police judiciaire et la police communale. Dans un premier mouvement, Fabrice Du Welz livre un portrait ultra-réaliste de la communauté sicilienne de Charleroi, dans une veine naturaliste qui raconte un territoire désindustrialisé et abandonné du politique. Dedieu émerge peu à peu, étoile noire d’une galaxie du mal composée de pauvres types comme de puissants.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

C’était une gageure de fictionnaliser Dutroux. Contournant l’obstacle, Du Welz fait le choix de le réinventer, aidé par la partition de Sergi Lopez. Le mal contamine le récit comme la psyché de Chartier, rongé par la culpabilité, le film s’achevant sur une confrontation qui transcende le réalisme du début pour s’appuyer sur le pouvoir cathartique de la fiction, possibilité collective de réparer l’histoire.

Des Teufels Bad (The Devil’s Bath)

Drame horrifique

de Veronika Franz et Severin Fiala

Avec Anja Plaschg, David Scheid, Maria Hofstätter

2h01

3,5/5

Primé à Berlin l’an dernier, et produit par le dérangeant cinéaste viennois Ulrich Seidl, le nouveau long métrage réalisé en tandem par sa compagne Veronika Franz et son neveu Severin Fiala situe son action en 1750, en Haute-Autriche, à la suite d’Agnes (Anja Plaschg, chanteuse de Soap&Skin), une jeune femme nouvellement mariée qui se sent comme une étrangère au cœur du monde rural et froid de son époux.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Fervente croyante, elle se replie progressivement sur elle-même, avant d’envisager de commettre un acte d’une violence inouïe afin de briser son insurmontable mélancolie… Résolument en prise avec le folklore et les traditions, cette méditation pénétrante sur le dogmatisme et les injonctions sociales évoque avec force le cinéma de Bruno Dumont (Hadewijch) ou celui de Vincent Le Port (Bruno Reidal).

L’Acier a coulé dans nos veines

Documentaire

de Thierry Michel et Christine Pireaux

1h42

3/5

Décembre 2016: le HF6, haut fourneau emblématique de Seraing, est dynamité sous les yeux de la population. Cet effondrement signe la fin d’une époque, dont Thierry Michel et Christine Pireaux ambitionnent de retracer les grandes étapes dans leur documentaire, L’Acier a coulé dans nos veines. Une voix off solennelle rappelle les enjeux industriels, sociaux et symboliques de ces cathédrales de métal qui dominèrent longtemps les terres liégeoises. Malgré le mur qui séparait les usines des habitations, toute la communauté vivait au rythme des machines.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Au mitan du XXe siècle, les hauts fourneaux emploient près de 50.000 ouvriers, qui se relaient 24 heures sur 24 pour nourrir la bête. Les images d’archives saisissent le caractère spectaculaire de ces rivières de feu incandescentes, domptées par le savoir-faire des hommes. Ce sont d’ailleurs plusieurs générations qui témoignent, d’abord à propos de leur outil de travail, symbole de fierté, mais très vite, le récit des luttes syndicales s’impose. Au tournant des années 1980 débute l’inexorable chute de l’industrie de l’acier, qui connaît une succession de soubresauts, et la disparition progressive de la force de travail. Pendant près de 40 ans, le combat collectif épuise les âmes autant que les corps. Si la solidarité coule dans leurs veines autant que l’acier, la lutte contre la mondialisation et le grand capital ne se mène pas à armes égales.

Avec ce film d’un grand classicisme, qui relate chronologiquement l’histoire de la sidérurgie liégeoise, alternant les témoignages face caméra et de nombreuses images d’archives, les cinéastes ne renouvellent pas le genre, mais offrent une caisse de résonance richement documentée aux témoins d’une époque révolue, celle de la gloire industrielle de toute une région.

BXL

Drame

d’Ish et Monir Ait Hamou

Avec Yassir Drief, Fouad Hajji, Geert Van Rampelberg

1h50

2/5

Tarek, 26 ans, ouvrier la semaine, champion de MMA le week-end, rêve d’Amérique. Son frère Fouad, 12 ans, rêve lui de la plus jolie fille de la classe. Alors que le premier ambitionne de s’émanciper par le sport, le second, fragilisé par une bavure policière, tente de surmonter avec courage et légèreté les vicissitudes de l’adolescence. Mais la vie est cruelle avec ceux qui rêvent trop grand.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Malgré l’apparente légèreté des premières minutes (un tube de Brel et un passage obligé par la friterie), le destin des deux frères dérape vite, entre contrôles au faciès, racisme institutionnalisé et politiques défaillantes. Désireux de regarder en face la réalité sociale de leur ville, Ish (romancier et chorégraphe) et Monir (comédien et scénariste) Aït Hamou s’emploient à peindre un autre tableau de Bruxelles, au service d’une dénonciation aussi légitime que nécessaire, voulant s’éloigner des clichés, mais s’y heurtant pourtant, quitte à sacrifier leurs personnages qui deviennent des circonstances de leur discours.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content