
Drame
Sorties ciné: le meilleur film d’animation aux Golden Globes et Nicole Kidman qui relance le thriller érotique
Récompensé par le Golden Globe du meilleur film d’animation, Flow, de Gints Zilbalodis, est une fascinante odyssée immersive à hauteur d’animaux. Il côtoie dans les sorties ciné de cette semaine Babygirl, thriller érotique avec Nicole Kidman.
Titre – Flow
Genre – Animation
Réalisateur-trice – Gints Zilbalodis
Durée – 1h24
Coproduction entre la Lettonie, la France et la Belgique, Flow, le deuxième long métrage animé de Gints Zilbalodis (Away), nous embarque dans une sorte de nouvelle arche de Noé à la suite d’un chat et de ses divers compagnons animaliers. Plongés dans un univers de fin du monde, ils vont devoir apprendre à surmonter leurs différences pour survivre au fil de l’eau…
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Le silence est d’or dans cette fascinante odyssée immersive et sensorielle qui n’utilise aucun dialogue pour privilégier une narration purement visuelle rehaussée d’un design sonore au poil. Entre contemplation et action, une fable poétique sur l’entraide et le vivre-ensemble, à la dimension quasiment élégiaque et à la mise en scène toujours en mouvement, en prise sur la beauté du monde et la cruauté de l’existence. Splendide!
Titre – Babygirl
Genre – Thriller érotique
Réalisateur-trice – Halina Reijn
Casting – Avec Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas.
Durée – 1h48
Tout va bien pour Romy, CEO de sa propre boîte qui entend allier intelligences artificielle et émotionnelle, si ce n’est qu’à 50 ans révolus, elle peine à jouir. Elle se laisse un jour surprendre par Sam, jeune stagiaire effronté qui remet en question sa position dominante, réveillant en passant sa sensualité, et même, son animalité. Marchant sur un fil à la croisée du sexisme et de l’âgisme, Romy est prête à voir sa vie voler en éclats pour atteindre le nirvana.
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Présenté à Venise, ce thriller souvent drôle, adepte d’un érotisme habillé (et policé), vaut surtout pour le regard dans l’air du temps de sa réalisatrice (notamment sa façon d’intégrer le consentement aux fantasmes de ses protagonistes), et la performance flamboyante de Nicole Kidman, tout en risques parfaitement mesurés –et en autodérision.
N.R.
Titre – Le Quatrième Mur
Genre – Drame
Réalisateur-trice – David Oelhoffen
Casting – Avec Laurent Lafitte, Simon Abkarian, Manal Issa.
Durée – 1h56
Antigone sous les bombes. Alors que les communautés se déchirent sur le territoire libanais, Georges ambitionne de les rassembler le temps d’une trêve théâtrale, où chacun, qu’il soit palestinien, chrétien, druze, chiite, sunnite, chaldéen ou arménien, est invité à déposer sa religion au pied de la scène pour livrer sa performance. Le Quatrième Mur nous pousse dans nos retranchements quand il s’agit de penser le rôle de l’art en temps de guerre.
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On cherche à comprendre avec lui une situation qui nous dépasse, et dont l’écho entamé dans le film en 1982 résonne encore aujourd’hui. Le quatrième mur est le mur imaginaire qui, au théâtre, sépare la scène du public, et que franchissent parfois les acteurs pour s’adresser à celui-ci. Dans le film, Georges comprend un peu tard que parfois, c’est la réalité qui franchit ce mur pour s’inviter sur la scène.
A.E.
Titre – A Real Pain
Genre – Comédie dramatique
Réalisateur-trice – Jesse Eisenberg
Casting – Avec Jesse Eisenberg, Kieran Culkin, Will Sharpe.
Durée – 1h30
Lointainement réminiscent du Nein, Nein, Nein! de Jerry Stahl, grinçant essai gonzo embarqué dans un circuit touristique insolite sur les traces des camps de concentration, le deuxième long métrage en tant que réalisateur de Jesse Eisenberg réunit deux cousins américains aux caractères diamétralement opposés dans un voyage en direction de la Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée qui vient de décéder. Entre David (Eisenberg lui-même), père de famille névrosé au dernier degré, et Benji (Kieran Culkin, inoubliable rejeton vulgaire et outrancier de la série Succession), électron libre et excentrique imprévisible, rien n’est simple, le lien qui les unit depuis longtemps tenant d’évidence de la singulière relation amour-haine. Leur pèlerinage tragicomique et doux-amer en Europe prend une tournure de plus en plus inconfortable à mesure que les vieilles tensions qui définissent cet improbable tandem s’exacerbent, avec, en toile de fond, l’histoire complexe et attachante de leur famille juive…
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En 2022, When You Finish Saving the World, le premier long métrage réalisé par Jesse Eisenberg, nous invitait avec intelligence et sensibilité à reconsidérer ce que l’on a souvent fâcheusement tendance à projeter sur les autres en dépeignant la relation difficile unissant au quotidien une mère psychorigide, dédiée à son travail dans un refuge pour victimes de violences conjugales, à son fils, ado superficiel en manque cruel d’attention. Trois ans plus tard, Eisenberg s’intéresse à nouveau aux ressorts dysfonctionnels potentiellement explosifs qui font la trame des familles, mais dans un contexte radicalement différent. En embarquant le spectateur dans un éphémère voyage mémoriel où alternent le grave et le léger, le profond et le trivial, il réussit à encapsuler un nombre considérable d’humeurs et d’observations. Modeste mais pénétrante méditation intergénérationnelle sur la douleur et la judéité, sur la dépression et la nature humaine, A Real Pain séduit, apaise et déstabilise dans un même geste de cinéma, nous invitant avec nuance et délicatesse à un périple initiatique aux accents sobrement réparateurs.
N.C.
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