Sorties ciné: le coup de coeur et la déception de la semaine

FocusVif.be Rédaction en ligne

Le réalisateur Nicolas Philibert (Être et avoir) fait à nouveau des merveilles dans Sur l’Adamant, docu sensible et fort sur la psychiatrie alternative, ours d’or à la dernière Berlinale.

Sur l’Adamant: un docu fort et généreux

Vingt-cinq ans après La Moindre des choses, Nicolas Philibert retourne en psychiatrie avec Sur l’Adamant. Mais si les deux films sont assurément complémentaires, ils sont aussi très différents: là où le premier suivait un schéma narratif préétabli, le réalisateur accompagnant les pensionnaires et les soignants de la clinique de La Borde pendant la préparation d’une représentation théâtrale, le second adopte une forme plus lâche, épousant les stimulantes ondulations d’une improvisation.

L’auteur d’Être et avoir y rallie l’Adamant, un centre de jour installé sur une péniche amarrée quai de la Rapée, à Paris, un lieu ouvert dont il donne à partager le quotidien. Et privilégie une démarche immersive, se fondant dans cet environnement pour passer des patients aux soignants sans établir de distinction, la porosité étant ici la règle, et prendre la mesure de ce qui se noue là, une psychiatrie à visage humain dont la parole serait l’un des relais essentiels.

A Good Person: un drame bavard et souvent maladroit

Réalisateur à l’époque du petit hit indé Garden State avec Natalie Portman et héros de la série Scrubs, l’Américain Zach Braff scénarise, réalise et produit aujourd’hui A Good Person, un drame centré autour d’une jeune femme pleine de promesses (l’excellente Florence Pugh) dont la vie bascule violemment le jour où elle est impliquée dans un accident meurtrier. Prête à toucher le fond, elle trouve dans le lien improbable qu’elle tisse alors avec le père de son ex-fiancé (Morgan Freeman) matière à relever la tête… Bourré de bonnes intentions, ce double récit de reconstruction souffre hélas d’une accumulation de tics et de facilités propres à un certain cinéma indépendant américain. Bavard, trop long, souvent maladroitA Good Person lasse et déçoit.

The Unlikely Pilgrimage of Harold Fry: le ratage de la semaine

Harold et Maureen mènent une vie voilée, ils semblent même attendre la fin avec résignation, quand Harold reçoit une lettre de sa veille amie Queenie, qui lui fait ses adieux. Touché par la grâce, il décide de prendre la route pour la rejoindre, 700 kilomètres au nord… et à pied. Parti sur un coup de tête, il va retourner à l’état de nature, avant de fédérer malgré lui une foule enthousiaste. Mais hanté par un passé maladroitement illustré par des flash-back à la lumière bien crue, Harold s’affranchit des suiveurs pour trouver sa voie -visiblement guidé par la voix du Seigneur. Ce prosélytisme ne manque pas d’alourdir le récit des aventures d’un personnage pourtant sympathique. On aurait de loin préféré s’interroger sur la façon dont un vieux couple peut surmonter un deuil parental violent.

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