Critique | Cinéma

Sirocco et le Royaume des courants d’air: un enchantement de tous les instants

4 / 5
© National
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Titre - Sirocco et le Royaume des courants d’air

Genre - Animation

Réalisateur-trice - De Benoît Chieux

Durée - 1 h 16

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Le Français Benoît Chieux invite à un fabuleux voyage animé. Un enchantement de tous les instants, à partir de 6 ans.

Donner à faire ressentir ce qui ne se voit pas: c’est l’une des formidables ambitions formelles du nouveau long métrage d’animation du Lillois Benoît Chieux (Tante Hilda! en collaboration avec Jacques-Rémy Girerd en 2014) qui, pour reprendre le titre de l’un des plus beaux films de Douglas Sirk, semble écrit sur du vent. Présenté en ouverture du dernier festival d’Annecy en juin dernier, où il a obtenu le Prix du public, Sirocco et le Royaume des courantsd’air cueille, un jour d’ennui, Juliette et Carmen, deux sœurs de 4 et 8 ans, invitées à se trouver une occupation tandis que la meilleure amie de leur maman, chargée de les garder, se repose. Livrées à elles-mêmes, elles découvrent, entourées de merveilleux bouquins et grâce à un jouet doué de vie, loufoque intercesseur entre le réel et l’imaginaire, un passage secret vers le fascinant Royaume des courants d’air. Elles y sont bientôt transformées en chats et séparées l’une de l’autre. Avec l’aide de la généreuse cantatrice Selma, elles vont alors tout faire pour se retrouver et tenter de rejoindre leur maison en affrontant Sirocco, grand maître solitaire des vents et des tempêtes…

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En apesanteur

L’aventure c’est comme le vélo, ça ne s’oublie jamais!” Mêlant le grandiose et l’intime, la magie et la poésie, la mélancolie et la joie, Sirocco et le Royaume des courants d’air délaisse les éternelles considérations éducatives et morales qui plombent trop souvent les œuvres pour enfants afin de privilégier une pure invitation au voyage, enveloppée de douceur et de mystère. Ouvert sur tous les possibles, le film, bourré de vie, de trouvailles visuelles et de surprises, électrise les sens et emmène très loin. En faisant du vent l’un des personnages à part entière de son nouveau long métrage, Benoît Chieux fait décoller l’imagination et planer le spectateur, qui évolue au cœur de son sinueux récit comme en apesanteur.

Graphiquement parlant, le film, scénarisé par Chieux en compagnie d’Alain Gagnol (Une vie de chat, Phantom Boy, Nina et le secret du hérisson), lorgne avec bonheur une esthétique de la ligne claire, avec de grands aplats de couleurs vives. On pense pêle-mêle, et selon les moments, aux œuvres des Japonais Isao Takahata et Hayao Miyazaki, mais aussi bien sûr à l’incontournable Roi et l’Oiseau de Paul Grimault, voire même parfois à l’univers d’un Claude Ponti ou d’un Moebius, face à Sirocco et le Royaume des courants d’air, dont l’intrigue rappellera quant à elle inévitablement certaines des obsessions chères à Lewis Carroll. Mais aucune de ces éblouissantes influences ne vient écraser l’indéniable singularité d’un film qui a toujours le bon goût de faire confiance à l’intelligence et surtout à la sensibilité des plus jeunes spectateurs. Splendide!

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