Rien à foutre, on regarde quand même les Magritte

© EmmanuelLaurent / MdC2023 Stylisme Delphine Dumoulin-Didier Vervaeren

Ce samedi 4 mars aura lieu la 12e édition des Magritte du Cinéma, les prix du cinéma belge. Tour d’horizon des favoris et outsiders.

Avec neuf nominations dans à peu près toutes les catégories dans lesquelles le film était éligible, Rien à foutre, premier long métrage d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre découvert au Festival de Cannes ressort d’ores et déjà vainqueur de cette 12e édition des Magritte du Cinéma, avant même d’avoir inscrit son nom au palmarès. Il fait (un petit peu) taire au passage les rumeurs qui voudraient que ce soit toujours les mêmes qui gagnent les récompenses du cinéma belge.

Les « mêmes », justement, sont néanmoins relativement bien représentés cette année, puisque Bouli Lanners (l’hyper lauréat des Magritte, deux fois Meilleur film, Meilleure réalisation, une fois Meilleur acteur, une fois Meilleur second rôle, n’en jetez plus) récolte sept nominations pour Nobody Has to Know. On s’inquiète un peu de la taille de sa cheminée, mais rien n’est gagné, puisque face à lui, Nabil Ben Yadir comptabilise six nominations pour Animals, son film coup de poing inspiré de l’affaire Ihsane Jarfi, geste de cinéma aussi radical que déstabilisant, tandis que les frères Dardenne rassemblent cinq nominations pour Tori et Lokita.

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Les « mêmes » sont donc bien là, mais où sont les femmes? Question qui résonnait encore douloureusement la semaine dernière aux César. Elles sont là, mais en ordre dispersé. Bien sûr, on applaudit la belle récolte de nominations de Julie Lecoustre, coréalisatrice de Rien à foutre. Mais pour trouver d’autres réalisatrices, il faut se tourner vers les formats courts ou documentaires, moins financés, et où les femmes sont traditionnellement surreprésentées. On retiendra notamment cette année les nominations du très beau documentaire de Maya Duverdier et Amélie Van Elmbt Dreaming Walls, ou encore du court métrage d’animation Câline de Margot Reumont qui était également en lice aux César.

Du sud au nord

Un beau générique, mais ne manquerait-il pas la superstar du cinéma belge de l’année, Lukas Dhont et son deuxième film, Close, actuellement en pleine campagne pour les Oscars? Contrairement aux Ensors, où le cinéma francophone est relégué à la catégorie Coproduction (pour ne pas dire «film étranger»), les Magritte ne ferment pas leur porte au cinéma flamand, loin de là d’ailleurs puisque Close empoche pas moins de 10 nominations. Un record pour un film flamand, qui dépasse tout juste celui de neuf citations détenu par… Girl de Lukas Dhont, qui avait à l’époque remporté quatre statuettes.

Mais ce que retiendra le public de la RTBF, ce sont sûrement les catégories Meilleur acteur et Meilleure actrice, où l’on retrouvera la très prolifique Virginie Efira (on se demande comment les votants ont bien pu faire leur choix entre Revoir Paris -qui a eu gain de cause et pour lequel elle bien de recevoir son premier César-, Les Enfants des autres, Madeleine Collins et En attendant Bojangles), Benoît Poelvoorde pour Inexorable de Fabrice Du Welz, Jérémie Renier pour L’Ennemi, et Bouli Lanners, bien sûr, pour La Nuit du 12, et qui vient lui aussi de recevoir son premier César!

Résultats des courses ce samedi 4 mars à partir de 20h sur Auvio et 21h sur La Trois, à l’occasion d’une Cérémonie sûrement plus classique que celle de l’année dernière, dans la forme du moins, présentée par l’inoxydable Patrick Ridremont au Théâtre National.

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