Critique | Cinéma

Que vaut F1, le film pour lequel Brad Pitt était à Francorchamps l’été dernier

Brad Pitt pilote F1, film produit par Apple TV pour un budget estimé à 300 millions de dollars.

Brad Pitt s’est associé à Apple TV pour F1, un blockbuster de course massif mais sans relief. Parmi les sorties ciné de la semaine.

F1

Film d’action de Joseph Kosinski. Avec Brad Pitt, Damson Idris, Kerry Condon, Javier Bardem. 2h36. La cote de Focus: 2,5/5

Cela fait des années que le cinéaste Joseph Kosinski (Top Gun: Maverick) souhaitait faire son film de course. Pressenti pour réaliser Le Mans 66, avant d’être remplacé par James Mangold, il a ensuite été longtemps affilié à l’adaptation de Gran Turismo, finalement confiée à Neill Blomkamp pour un résultat assez pathétique.

Heureusement, Hollywood sait récompenser l’obstination: propulsé par le succès de son Top Gun: Maverick, Kosinski se retrouve finalement au volant de F1, gigantesque projet produit par Apple TV pour un budget estimé à 300 millions de dollars et porté par Brad Pitt, Javier Bardem et Kerry Condon. Le tout soutenu par la pulsation électrisante du grand compositeur Hans Zimmer. Rien que ça.

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L’intérêt de Joseph Kosinski pour un tel projet tombe sous le sens. Ingénieur en mécanique de formation, le réalisateur a toujours placé les véhicules et les machines au centre de ses histoires. Qu’il s’agisse des motos futuristes de Tron: L’Héritage, des avions de chasse de Top Gun: Maverick ou des aéronefs d’Oblivion, la vitesse et le pilotage tiennent le haut du pavé dans sa mise en scène, donnant naissance à de sidérants morceaux d’adrénaline. C’est encore le cas ici: les courses de F1 sont nerveuses, spectaculaires, lisibles, fracassantes. On sent le cinéaste passionné par son projet et désireux d’offrir une vraie sensorialité, renforcée par le format Imax qui décuple l’ampleur des cockpits. La promotion insistait sur les nouvelles technologies mises au point pour offrir une immersion encore plus poussée qu’à l’accoutumée et Lewis Hamilton annonçait d’ailleurs lui-même qu’il s’agissait du film de course le plus réaliste jamais fait. Le superlatif est sans doute excessif mais force est de constater que les séquences font leur petit effet.

Dommage que ces courses soient reliées par un scénario aussi calibré et dépourvu d’audace. En plaçant le vétéran Sonny Hayes (Brad Pitt) en compagnie d’un rookie impétueux  (Damson Idris), le film souhaite sans doute se placer dans le sillage des relations élève-mentor qui ont fait le succès de projets comme Creed ou Top Gun: Maverick. Malheureusement, l’alchimie entre les deux acteurs ne prend jamais vraiment, la faute à une écriture qui échoue à créer des conflits crédibles entre eux.

Plus dommageable encore: si le filmage de Kosinski accompagne avec efficacité les scènes de course, son esthétique se vautre dans des écueils publicitaires le reste du temps. Sublimant constamment ses héros virils, sapés comme des dieux, accompagnés d’une bande-son rap et pop, F1 ressemble trop souvent à un vaste placement de produit pour la Formule 1. Un blockbuster qui veut tellement faire cool qu’il en oublie que les meilleurs films de sport tirent justement leur force de leur enjeux tragiques –Rush en tête. En l’état, F1 apparaît comme un divertissement honnête mais creux, dont les fulgurances cinématographiques ne quittent pas le circuit.

Julien Del Percio

Les autres sorties ciné de la semaine

Kika

Comédie dramatique d’Alexe Poukine. Avec Manon Clavel, Makita Samba, Anaël Snoek. 1h50.
La cote de Focus: 4,5/5

Kika a une petite fille, un mec aimant, un boulot prenant, une vie plutôt bien rangée. Quand elle croise David, c’est le coup de foudre, la naissance d’une relation qui change une vie. Sauf que celle-ci est fauchée en plein vol. La trajectoire de Kika est déviée brutalement. Elle se retrouve en deuil, enceinte et endettée.

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Le film aborde avec autant de trivialité que de profondeur des questionnements existentiels, les plongeant dans un quotidien où le réel ne cède pas à la fiction, où l’histoire est ancrée, située dans la vie vraie. Dans le rôle de Kika, Manon Clavel livre une performance vibrante, rendant possible par son agilité le mélange radical des genres, où la comédie le dispute constamment au drame. Comme pour nous rappeler que dans la vie, on pleure et on rit parfois en même temps.

A.E.

Le Grand Déplacement

Comédie / film d’aventure de Jean-Pascal Zadi. Avec Jean-Pascal Zadi, Fary, Fadily Camara. 1h23.

La cote de Focus: 3/5

«L’Afrique, c’est maintenant.» Ça ressemble à un slogan, et c’est à tout le moins un programme, celui du film, et celui de l’Unia, l’Agence spatiale africaine qui décide d’accélérer le tempo pour envoyer une mission de reconnaissance sur la planète Nardal. Parce que si les Occidentaux ferment déjà les portes sur Terre, ils ne risquent pas de les ouvrir dans l’espace. Emmené par un pilote intrépide mais douloureusement sans filtre, l’équipage panafricain va devoir surmonter un certain nombre d’obstacles: arrimage périlleux, pluie d’astéroïdes et relations humaines chaotiques.

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Le Grand Déplacement est une comédie d’aventure spatiale, et si on s’attendait à un festival de punchlines (et l’irrévérence de Zadi n’a pas faibli), on s’attendait moins au côté épique de l’affaire, très soigné, mais qui prend souvent le pas sur la caractérisation de personnages au potentiel pourtant savoureux.

A.E.

Amélie et la métaphysique des tubes

Film d’animation de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han. 1h15.

La cote de Focus: 4/5

A l’âge de 2 ans et demi, Amélie naît une deuxième fois, «par la grâce du chocolat blanc». Sa vie devient alors une quête du plaisir qui commence dans son jardin, dont elle explore tous les recoins. «Je veux tout voir et tout sentir», s’exclame-t-elle. De fait, tous les sens de la petite Amélie sont en éveil. Propulsé à sa hauteur, le public est invité à poser avec elle un regard émerveillé sur le monde, à commencer par les choses les plus triviales, de son premier mot («aspirateur»), à la magie d’un printemps japonais.

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Car Amélie n’est autre que l’alter ego fictionnel de la romancière Amélie Nothomb. Adaptation de son succès La Métaphysique des tubes, qui raconte son enfance au Japon, le film fait le pari de l’adapter pour un très jeune public, optant pour une animation sobre mais très évocatrice qui fait la part belle à des couleurs vives et tendres, d’une belle fluidité et d’une grande poésie.

A.E.

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