Critique | Cinéma

Quand vient l’automne: François Ozon signe un conte doux et cruel à la fois

3,5 / 5
3,5 / 5

Titre - Quand vient l'automne

Réalisateur-trice - De François Ozon

Casting - Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier.

Durée - 1 h 42

Dans Quand vient l’automne, François Ozon dresse le portrait de Michelle, 80 ans, dont la vie bascule après une cueillette de champignons.

Quand vient l’automne prend le temps de commencer. Michelle, une femme âgée, se rend à l’église, cultive son potager, cuisine, regarde par la fenêtre, s’assoupit devant la cheminée. Personnage rare au cinéma, on la suit dans sa solitude comme dans sa plénitude. Jusqu’à ce qu’arrivent Marie-Claude, sa meilleure amie qui est comme une sœur, puis Valérie, sa fille dont l’animosité questionne, et son petit-fils Lucas, avec lequel se joue une tendre complicité. Malgré les remous, l’heure est à la beauté des paysages sylvestres et des saisons qui apaisent. Mais cette soigneuse mise en place est bousculée par un incident dont on se surprend à se demander s’il est vraiment un accident. Après avoir goûté aux champignons préparés par sa mère, Valérie est prise d’un violent malaise. Qu’est-ce que cet empoisonnement dit de Michelle -et de nos actes manqués?

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Avec ce nouveau long métrage, François Ozon questionne une cellule familiale parcourue de dynamiques complexes. Incommunicabilité, remords, mensonges, échecs parentaux, ingratitude filiale: autant de stigmates qui marquent les personnages. Le cinéaste dresse le portrait en demi-teinte d’une femme dans toute la richesse de son vécu. À 80 ans, elle a une histoire, et des fantômes qui la hantent, avec lesquels le dialogue est parfois plus facile qu’avec les vivants. Dans ce conte cruel et doux à la fois, bien et mal, vrai et faux ne suffisent pas à encapsuler la réalité des sentiments ni des histoires. Maître es ambiguïté, Ozon joue des non-dits pour laisser au spectateur le soin (et la responsabilité) de combler les trous d’un récit volontairement lacunaire, s’amusant d’un mystère dont la valeur ne réside pas dans la résolution.

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