Only the River Flows: un film noir labyrinthique qui confirme le talent du Chinois Wei Shujun
Titre - Only the River Flows
Genre - Néo-noir
Réalisateur-trice - Wei Shujun
Casting - Avec Zhu Yilong, Chloe Maayan, Hou Tianlai
Sortie - En salles le 10 juillet 2024
Durée - 1 h 42
Avec Only the River Flows, le réalisateur Wei Shujun sa place d’incontournable de la nouvelle génération du cinéma d’auteur chinois.
Jeune réalisateur surdoué de 33 ans seulement, Wei Shujun compte désormais incontestablement parmi les grands incontournables du cinéma chinois contemporain, aux côtés notamment des indispensables Bi Gan (Kaili Blues, Un grand voyage vers la nuit), Gu Xiaogang (Séjour dans les monts Fuchun), Diao Yinan (Black Coal, Le Lac aux oies sauvages) ou encore Wang Xiaoshuai (Beijing Bicycle, So Long, My Son). Révélé en 2020 par Courir au gré du vent, premier long dramatique sélectionné à Cannes sur un jeune étudiant en cinéma, il a confirmé dès l’année suivante avec Ripples of Life, comédie plongeant dans les coulisses de la préparation d’un film, là encore retenue sur la Croisette, à la Quinzaine.
Only the River Flows, son troisième long métrage, passé pour sa part par la section Un Certain Regard du grand raout cannois, investit aujourd’hui lui aussi un décor dévolu au 7e art façon mise en abyme. C’est dans un vieux cinéma en ruines, en effet, qu’est occupé à s’installer le commissariat où travaille Ma Zhe, chef sous pression de la police criminelle, au moment où une série de meurtres particulièrement opaques se déclare dans la petit ville de Banpo. Nous sommes au milieu des années 90, et Ma Zhe, qui doit par ailleurs faire face à la grossesse à risque de sa compagne, s’enfonce peu à peu dans les ténèbres d’une affaire au mystère aussi fascinant qu’épais…
Tourné en pellicule 16mm avec une stylisation jamais poseuse, le film baigne dans une ambiance nocturne noyée de pluies diluviennes qui renforce la dimension volontairement incertaine du récit. On pense inévitablement à certains films de Bong Joon-ho (Memories of Murder et Mother) et même parfois au cinéma de Jean-Pierre Melville face à ce grand puzzle existentiel où le réel, sordide, contamine dangereusement l’imaginaire d’un enquêteur obsessionnel et tourmenté que sa paranoïa conduit aux portes de la folie. Un véritable diamant noir aux subtils effets de miroir entre intrigue labyrinthique et dédale mental.
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