Critique | Cinéma

One Life: Anthony Hopkins dans la peau d’un héros très discret

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Nicholas Winton, un héros humble campé par Anthony Hopkins © dr
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Titre - One Life (Une vie)

Genre - Biopic

Réalisateur-trice - James Hawes

Casting - Avec Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter

Sortie - En salles le 21/02

Durée - 1 h 50

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Drame classique mais inspirant, One Life fait le portrait d’un homme qui a sauvé des enfants juifs d’une mort certaine juste avant la guerre.

Sur YouTube, la vidéo, qui a déjà fait plusieurs fois le tour des réseaux sociaux, cumule plus de 42 millions de vues. On y voit le septuagénaire Nicholas Winton, discret courtier en valeurs mobilières originaire du quartier londonien de Hampstead, apparaître, en 1988, dans l’émission télévisée de la BBC That’s Life!, et faire face, à sa surprise totale, à quelques-unes des 669 personnes qui lui doivent la vie. Souvent surnommé désormais le “Schindler britannique”, Winton, en effet, a, en 1938, alors qu’il était encore un jeune banquier londonien, tout mis en œuvre pour sauver des centaines d’enfants tchécoslovaques, juifs pour la plupart, promis à une mort certaine dans les camps de concentration nazis. Depuis Prague, il organise ainsi à cette époque plusieurs convois ferroviaires les emmenant vers l’Angleterre, où ils trouveront refuge dans des foyers d’accueil. Durant 50 ans, son geste héroïque demeura inaperçu, et Winton resta même rongé par la souffrance et la culpabilité de toutes les vies qu’il n’a pas pu sauver. Son passage presque inopiné à la télévision à la fin des années 80 et la rencontre directe avec les enfants sauvés devenus adultes, et lui exprimant alors leur infinie gratitude, vont lui permettre de mesurer sur le tard l’ampleur de ce qu’il a accompli…

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Une question de décence

Jonglant entre 1938 et 1988, One Life, librement inspiré d’un livre biographique écrit il y a une petite dizaine d’années par la fille de Nicholas Winton, Barbara, revient aujourd’hui sur cette histoire extraordinaire en cherchant au maximum à éviter de recourir à l’emphase. “Save one life, save the world.” Reprise sur l’affiche du film aussi bien qu’au cœur de l’une de ses séquences-clés, cette phrase dérivée du Talmud résume bien le propos du film, ainsi reformulé par James Hawes, son réalisateur: “Face à la noirceur du monde et de ses événements, il faut s’engager. Non pas en pensant qu’il est possible de sauver tout le monde, mais en faisant simplement la seule chose bonne et décente qui est à votre portée.

En résulte un film à la fibre résolument humaniste, qui cherche, dans son travail de reconstitution, une intensité digne d’un thriller sans trop céder aux sirènes du mélo sirupeux. Si l’ensemble reste d’une facture très classique, il évite plutôt bien le piège de l’académisme poussiéreux, tout comme celui de la représentation impossible de l’Holocauste. Emmené par un Anthony Hopkins toujours aussi investi, One Life vaut essentiellement pour la mise en lumière d’une histoire hors du commun portée par des êtres somme toute très ordinaires. Inspirant, à défaut d’être cinématographiquement hyper excitant.

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