Un labyrinthe qui nous immerge dans le génie graphique de Tim Burton

L’expo immersive Tim Burton’s Labyrinth qui débarque à Tour et Taxis jusqu’au 4 janvier nous entraîne dans les méandres du cerveau foisonnant du cinéaste américain.

Cinéaste… et dessinateur. Car si le parcours de l’exposition nous permet de faire de nombreuses étapes au fil de sa filmographie, les vrais objets de cette découverte sont les nombreux dessins originaux de Tim Burton.

Difficile aujourd’hui de faire l’économie de la dimension immersive d’une expo qui a l’ambition de faire le tour des capitales. Passons donc vite sur cet aspect, pas indigne, mais pas spectaculaire non plus. L’expérience ici est «enrichie» d’un habillage sonore mêlant les musiques de Danny Elfman à des sons évoquant l’ambiance gothique des films de Burton. De temps à autre surgit une projection sur les murs, voire sur le visiteur. Au-delà des artifices technologiques, l’espace a été pensé et aménagé pour expédier le public dans 15 micro-univers évocateurs des films de Burton répartis derrière des portes numérotées figurant un labyrinthe. On reconnaît les principaux personnages des longs-métrages, statues trônant dans le dédale de l’exposition: la Reine de Cœur trône dans une pièce aux murs matelassés, des Oompa Loompas grandeur nature (donc petits) se cachent dans l’univers de Charlie et la Chocolaterie.

Mais pas de costumes ou accessoires de film ici, ni d’extraits. La star de l’exposition, c’est la passion de Burton pour le dessin. Son obsession même. La grande diversité des œuvres exposées, des croquis esquissés au stylo aux pastels ou peintures à l’huile, en passant par les photocopies retravaillées, on s’émerveille devant le trait si reconnaissable de l’auteur, alors même qu’on ne le connaît que de ses films, de fiction ou d’animation. Les plus vieux dessins remontent à 1980. Tout au long de la visite, on assiste au surgissement sur le papier de son monde cinématographique riche. Ici, Catwoman revisitée, là, les Aliens de Mars Attacks!, plus loin encore, les premières amours, Vincent, inspiré du prince de l’épouvante Vincent Price qui sera le héros de son premier court métrage professionnel produit par Disney en 1982, ou Frankenweenie, son premier film en stop-motion.

C’est évidemment à une sorte de féérie gothique que nous invitent les œuvres de Burton. Une poignée de témoignages nous éclairent sur son talent si particulier. Johnny Depp explique qu’il n’avait qu’un dessin signé du cinéaste pour imaginer Edward aux mains d’argent. Danny Elfman se réjouit de partager avec Burton le goût de ce qui est «tordu, sombre et fantastique», lui aussi s’étant entièrement basé sur ses dessins pour écrire la bande originale de L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Tandis que Wynona Ryder s’émerveille de sa capacité à « connaître la douleurs des incompris, des originaux et même des fous». Une expo qui séduira les néophytes par sa scénographie dans l’air du temps, et les passionnés par les œuvres originales déployées. Celles-ci qui donnent à voir, à travers une séduisante mosaïque, comment le cinéaste visualise son art avant toute chose.

Le Labyrinthe de Tim Burton, jusqu’au 4 janvier à Tour et Taxis, Bruxelles.

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