Mostra de Venise, les films du jour (5): The Danish Girl de Tom Hooper et A Bigger Splash de Luca Guadagnino
Il n’y en avait pratiquement que pour Matthias Schoenaerts sur les écrans vénitiens ce week-end, l’acteur anversois étant à l’affiche de deux des films les plus attendus de la compétition: The Danish Girl, du Britannique Tom Hooper (oscarisé pour The King’s Speech), et A Bigger Splash, de l’Italien Luca Guadagnino, l’auteur, en 2009, de Io sono l’amore.
Avec The Danish Girl, Hooper s’attèle à un projet ambitieux: le portrait du peintre transsexuel danois Einar Wegener (Eddie Redmayne), lequel devait entreprendre, à compter de 1926 et de la révélation de son identité alors qu’il posait en vêtements féminins pour sa femme Gerda (Alicia Vikander), sa métamorphose en Lili Elbe. Transformation au coeur de ce biopic, en même temps que son impact sur leur histoire d’amour. Conduisant ses protagonistes de Copenhague à Paris (largement figurée par Bruxelles), et puis Dresde, le film adopte une facture décorative et léchée. Rien que du fort classique, à l’efficacité plombée par le surjeu de Redmayne, l’acteur, oscarisé pour The Theory of Everything, soulignant à l’excès chaque émotion, et la partition lourdingue d’Alexandre Desplat. À quoi, toutefois, l’excellente Alicia Vikander réussit à apporter quelque nuance, se révélant film après film comme l’un des talents majeurs de sa génération, tandis que Matthias Schoenaerts impose une présence solide.
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Luca Guadagnino investit pour sa part l’île de Pantelleria, dans la Méditerranée, sur les pas de Marianne Lane (Tilda Swinton), une rock star qu’une opération a laissée sans voix, et son compagnon mutique, Paul (Matthias Schoenaerts). Un couple qui voit son horizon amoureux chamboulé lorsque débarque l’envahissant Harry (Ralph Fiennes), producteur et ex de la chanteuse, accompagné de sa fille, Penelope (Dakota Johnson). Et de déchaîner un tourbillon de passions tandis que commence à bruire la rumeur de l’afflux de réfugiés – ce Bigger Splash donnant son titre au film, par ailleurs vaguement inspiré de La Piscine, de Jacques Deray.
Elégant, le film de Guadagnino passe cependant à côté de son sujet, ne vibrant que fort moyennement de ce trouble et cette tension sexuelle censés l’habiter, et ne s’écartant par ailleurs jamais de cette superficialité qu’il entend (lourdement) dénoncer. Si bien qu’au bout du compte, il n’y a pas que les tourments de ses protagonistes qui apparaissent dérisoires, mais aussi l’entreprise dans son ensemble. Une déception…
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