Mostra de Venise: le film du jour (9)

Wang Xiaoshuai, aux côtés des acteurs Qin Hao et Lu Zhong. © REUTERS/Tony Gentile
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Red Amnesia, de Wang Xiaoshuai.

Venant après Shanghai Dreams et 11 Flowers, Red Amnesia ponctue la trilogie consacrée par le cinéaste chinois Wang Xiaoshuai à la « Troisième Ligne », lorsque, au coeur des années 60, Mao décida de redéployer la plupart des complexes industriels et militaires chinois à l’intérieur du pays, avec de nombreux déplacements de populations à la clé. Cet épisode de la Révolution culturelle, le cinéaste l’aborde toutefois par sa face intime: son film est le portrait de Deng, une vieille dame semblant compenser le vide laissé par la mort de son mari par une activité de chaque instant, jusqu’à s’occuper de ses (grands) enfants malgré eux. Une femme dont la vie bascule le jour où elle commence à recevoir des appels anonymes, chacun se perdant en conjectures sur leur origine.

À sa suite, le réalisateur de Beijing Bicycle signe un film fascinant, inscrit au croisement du drame, du film de genre et de la réflexion politique. S’appuyant sur une mécanique voisine du thriller, Wang Xiaoshuai pose un regard aiguisé et critique sur l’histoire récente de la Chine comme sur son évolution actuelle. Une perspective qui ne le détourne pas pour autant de l’humain, le coeur du film restant cette femme, digne, à qui Lü Zhong apporte mille nuances. Sa prestation est de celles qui font les prix d’interprétation; quant à Red Amnesia, film simple et dense à la fois, il laisse une impression pour ainsi dire… inoubliable.

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