Mostra de Venise: la nuit éternelle de Gianfranco Rosi
Changement de cadre pour le documentariste italien Gianfranco Rosi qui, après le périphérique de Rome dans Sacro GRA (Lion d’or 2013), et l’île de Lampedusa avec ses milliers de réfugiés dans Fuocoammare (Ours d’or 2016), a choisi, pour Notturno, de porter sa caméra au Moyen-Orient.
Situé aux confins de l’Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban, le film s’emploie à prendre le pouls d’une terre ravagée par les conflits mais plus encore de ceux qui l’habitent.
Procédant suivant sa méthode habituelle, le réalisateur italien s’abstient de commentaire pour laisser parler les images, celles de mères pleurant leurs fils dans une prison abandonnée, de combattantes Peshmerga défendant un poste de combat, d’enfants yezidis ayant fui Daesh et dessinant les horreurs dont ils ont été témoins, d’un gamin mutique accompagnant un chasseur…, tous semblant enveloppés par une nuit éternelle.
S’il y a là, forcément, des moments interpellants et d’autres de toute beauté, le film, cependant, ne convainc pas totalement. Comme si Rosi, moins proche de son sujet que dans ses opus précédents, s’époumonait à en chercher le fil, se raccrochant notamment à une pièce montée par les pensionnaires d’une institution psychiatrique, motif récurrent de ces impressions nocturnes auxquelles manque l’acuité qui faisait la force de Fuocoammare.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici